Metal Gear Solid 02 - Action/aventure - PS2 [13]

Metal Gear Solid 02 : Sons of Liberty
"Raiden Story"

Sortie : Mars 2002
Développeur : Konami
Editeur : Konami


Réalisation : 16/20

Sans doute la première (grosse) claque graphique de la PS2. Et après avoir visionné avec attention la séquence d'introduction où l'on voit un Snake tout en mouvement sous la pluie, on se dit que cette qualification est hautement justifié. En effet, l'équipe de développement est vraiment parvenue à proposer un rendu final impressionnant d'un point de vue visuel, (surtout au niveau des détails) en optimisant les performances de la console. Par contre, même si la touche Metal Gear est ainsi rappelée en fil rouge, il faut bien admettre que les environnements sont forts semblables à ceux du premier épisode dans leur conception, c'est-à-dire basiques.

Pire, le design des environnements est quasiment aussi poussé dans le premier opus, pourtant sorti sur PS1. Parce qu'en dehors de quelques situations variées (sous l'eau notamment), on a la fugitive impression de franchir sans cesse les mêmes endroits, ce qui n'est parfois pas loin de la vérité tant on fait des aller-retours dans ce jeu. Une erreur impardonnable pour un soft de cette ambition. Alors, certes, l'IA a été revue à la hausse et les ennemis peuvent maintenant agir de concert, véritable innovation pour l'époque, mais quand même, nonobstant les véritables prouesses techniques, le jeu stagne un peu dans l'esthétique particulière de l'épisode précédent, sans vraiment dégager une identité propre.

Au niveau de la bande sonore, les fameux bruitages qui caractérisent Metal Gear Solid sont évidemment de la partie. Les musiques soutiennent agréablement l'action mais, bien que de bonne qualité, elles sont malheureusement loin d'être mémorables. Par contre, les voix sont ici en anglais, ce qui est sans conteste une des meilleures idées qu'ont eu les éditeurs lorsqu'ils ont entendu localiser leur soft en Europe.

Système de jeu : 18/20

Le génie d'un titre comme « Sons of Liberty », c'est de proposer une alternative à l'action pure et dure. Le but du soft n'est pas de tuer un maximum d'ennemis mais bien de ne pas se faire repérer par ceux-ci. Et le moins que l'on puisse dire c'est que les possibilités d'action ont été décuplées par rapport à l'épisode précédent, atteignant ici un niveau de réalisme bouleversant. Dans MGS2, on ne se contente pas seulement de traîner les corps pour les dissimuler ; on les secoue pour vider leurs poches, on les balance dans des casiers, on les lance par-dessus le bastingage, et on s'en sert comme bouclier humain lorsqu'on est repéré. Etant donné que chaque situation peut être réglée par tant de manières différentes vu le nombre de possibilités offertes, il est en fin de compte impossible de ne pas être ébloui par cet opus qui gère les interactions de façon très poussée avec l'environnement, et qui réalise des prouesses techniques phénoménales.

Durée de vie : 14/20

Rien d'exceptionnel de ce côté là. Malgré le fait que le soft soit divisé en deux épisodes distincts (partie Tanker et Big Shell), la durée de vie reste la même que dans le précédent opus, soit plus ou moins douze heures. Ci et là quelques bonus pour prolonger l'expérience de jeu ainsi que la rejouabilité mais rien de bien folichon. Mais amplement suffisant. A notre estime, il n'y a strictement aucun intérêt de gonfler (artificiellement) la durée de vie pour prolonger l'expérience, amplement dosée et calibrée, dans l'univers de Hideo Kojima.

Scénario : 13/20

Octroyer une note au scénario de Metal Gear Solid 2 est fort subjectif et est sans conteste une des missions les plus difficiles de la rédaction. Parce d'un côté, on a un scénario fouillé, sur fond de politique, et aux nombreuses ramifications. Mais d'un autre, que c'est ennuyeux ! Alors, certes, cela est voulu par le script, mais le fait de faire évoluer notre protagoniste dans le même tracé que celui suivi par Snake dans l'épisode premier est tout, sauf passionnant. Raiden, notre nouveau héros, est ainsi obligé de se farcir le même cheminement que le bon vieux Solid Snake et il faut bien admettre que ce bis repetita – surtout durant autant de temps – n'apporte pas grand chose au scénario et a fortiori au plaisir de jeu.

Beaucoup pointent du doigt le bellâtre blondinet comme seul responsable du déficit en charisme dont ne souffrait pas vraiment l'aventure du premier opus. Trop féminin, trop enfantin, trop newbie... les qualificatifs n'ont jamais manqué dans la bouche des critiques pour attaquer le héros de MGS2. Mais si certaines attaques sont justifiées (histoire avec Rose ennuyeuse, un peu perdu dans une mission qui le dépasse, …), d'autres le sont moins. Alors que la partie Tanker est gâtée par des objectifs passionnants et des clins d’œil cinéphiles, le pan de l'histoire relatif à Raiden (soit plus de 70 % du soft) ne bénéficie pas du même soin.

La faute aussi à des opposants mièvres pour ne pas dire plus. Là où le premier opus nous opposait à des Psycho Mantis, des Sniper Wolf et des Revolver Ocelot, on se retrouve ici à affronter des obèses en patins à roulettes (sic) et des vampires transylvains (encore sic). Sans aucun doute les « vilains » les plus ratés de l'univers Metal Gear. Difficile d'en vouloir à Raiden sur ce coup. Et difficile de lui en vouloir aussi quand le codec se met à sonner toutes les secondes pour lui annoncer qu'il se trouve dans un jeu. Peut-être un très bon cliffhanger scénaristiquement parlant, mais ô combien rébarbatif sur le plan du plaisir de jeu. A l'image du reste du scénario...

Note Générale : 13/20

A force de trop vouloir se prendre pour Icare, on finit par se brûler les ailes. C’est un peu cet adage qui résume le mieux le deuxième opus de la célèbre saga Metal Gear. A la rédaction, on est d’avis que les « Fils de la Liberté » est sans doute le pari de trop pour Hideo Kojima. Fort du succès du précédent opus, on sent bien que le concepteur japonais a essayé d’insuffler de nouveaux concepts narratifs dans cet opus quitte malheureusement à en faire de trop. On a d'ailleurs la fugitive impression qu'il a fait ce opus pour se faire plaisir avant de faire plaisir aux joueurs. Alors, bien sûr, le script est complexe à souhait et les idées véhiculées tout au long de ce jeu sont tant de sujets de réflexion mais au final, on a un peu l’impression que seul finalement Kojima se retrouve dans ce film interactif.

Et c’est d’autant dommage qu’il y avait à boire et à manger tant au niveau du fond que de la forme. Trop de questions restent en suspens et c’est sans réponse que l’on termine un soft où le plaisir de jeu a pris la poudre d’escampette au détriment de la réflexion. Et nul doute que les nombreux va-et-vient de Raiden dans un carcan graphique assez pauvre mais surtout rappelant un peu trop le premier opus de la saga ne plaident pas en la faveur de son Metal Gear…

Jaquette : 17/20

Très charismatique. Le croisement entre Snake et Raiden est vraiment impressionnant.