Tomb Raider - Action/aventure - 360/PC/PS3 [15]

Tomb Raider
"Lara Begins"

Sortie : Mars 2013
Développeur : Crystal Dynamics
Editeur : Square-Enix


Réalisation : 17/20

Les graphismes sont d’excellente fracture, dans la veine d’un Uncharted dont il est, graphiquement, le digne héritier. Avec Square-Enix derrière les manettes, il était difficile d'imaginer un soft juste moyen techniquement tant le studio a fait de cette composante du jeu vidéo son violon d'Ingres (parfois au détriment d'autres diront certains). Les décors sont agréables à l’œil (souvent différents mais tout en gardant un ADN commun pour garantir homogénéité d'un île du Pacifique), les effets spéciaux agréablement bien réussis (on épinglera à ce titre plusieurs niveaux en flammes, clin d’œil subtil au troisième volet des aventures de Nathan Drake) et l'animation de Lara parfaitement au point (si ce n'est une chevelure qui fait parfois fi des lois de la physique). Niveau musique, pas de reproche à faire, c'est rondement mené et la bande son soutient le soft dans ses moments de doute, de solitude et de bravoure. Peut-être un petit son nostalgique en plus (à tout hasard le menu theme de Tomb Raider premier du nom) pour faire le lien avec la précédente saga n'aurait pas été du luxe mais à ce niveau, il s'agit d’ergotage, ni plus ni moins.

Système de jeu : 16/20

Le moins qu'on puisse, c'est que, dans cet opus, la petite Lara est devenue très agile. Sa palette de mouvements s'est largement améliorée depuis les épisodes précédentes et son interaction avec les décors et l'île en général n'en est que plus accrue, ce qui permet de nombreux possibilités, notamment d'escalade en tout genre. Et même si on échappe pas le côté hollywoodien de certaines courses poursuites (avec destructions et incendies en tout genre), l'aspect « spotfest » n'est pas (encore) trop omniprésent. Ajoutez à cela une évolution des compétences ainsi que des armes (en nombre varié) et vous avez là un gameplay dans l'air du temps et fort semblable aux meilleurs productions action-aventure estampillées Ubisoft. Mais loin de nous la volonté de fustiger ce choix, qui est sans conteste un des meilleurs possibles pour cette catégorie de jeu vidéo.

Les ennemis sont nombreux dans ce jeu et le moins qu'on puisse dire, c'est que les gunfights ont été rendues très intenses par les développeurs, c'est qui est un très bon point. Impossible de remporter toutes ces batailles en se cachant tranquillement derrière les éléments du décor (qui a dit Mass Effect?), vos adversaires sont loin d'être idiots et viendront très vite vous débusquer, de loin avec des grenades incendiaires ou des flèches enflammées, ou de près avec des armes tranchantes.  Et si finalement, l'IA de certains ennemis est loin d'être parfaite et les diverses manières de tuer font que ceux-ci n'offrent pas vraiment de résistance, les affrontements n'en restent pas moins épiques et l'approche infiltration (bien réussie) est  souvent privilégiée. Le seul gros regret concerne les affrontements de boss qui sont en nombre beaucoup trop réduit et beaucoup trop facile (le boss de fin notamment). Même s'il s'agit d'un reboot, il nous aurait quand même semblé judicieux de garder cet élément des anciens épisodes.

Durée de vie : 15/20

La quête principale demeure dans la veine des dernières productions de ce type. A l’instar des Assassin’s Creed, Uncharted et autres Far Cry, on s’approche de la douzaine d’heures au compteur de durée de vie, ce qui est tout à fait honnête. Le script se tient de part en part, évite les redondances et l’action est bien répartie de manière à éviter la lassitude dans le chef du joueur. Cette durée peut être prolongée par les quêtes annexes (si ce n’est les tombeaux cachés, elle restent malheureusement d’un intérêt plus que discutables) qui sont loin d’être insurmontables et pourront être réalisés par les quelques motivés qui souhaitent continuer à fouler les ravissants décors de cette île qui reste vivante une fois l’histoire principale achevée. En outre, reste la possibilité, comme bien souvent sur cette génération de consoles, de continuer l’aventure en online, ce qui a le mérite notable de rajouter un peu de rejouabilité à cet opus…

Scénario : 14/20

Les premières informations concernant ce reboot de la saga Tomb Raider avaient vraiment de quoi faire fantasmer tant l’univers proposé était aux antipodes de la série jusqu’alors. On prenait les contrôles d’une jeune Lara insouciante qui se retrouvait bien malgré elle piégée sur une île baignant dans l’horreur. Cet épisode proposait ainsi un voyage initiatique par lequel on pourrait voir l’évolution de la frêle et paisible Lara jusqu’au sex-symbol pleine d’assurance des premiers épisodes. Et si les premières minutes de cet opus pose cette atmosphère malsaine attendue, la suite ne suit malheureusement pas ce chemin. L’évolution de Lara est extrêmement rapide (elle passe du statut de traumatisée par la mort d’un homme à celle de tueuse d’un groupe de commandos en à peine une quinzaine de minutes) et le script, pourtant original au début, retombe assez vite dans le classique.

Bien sûr, c’est loin d’être mauvais. Lara prend des coups (même si parfois, cette succession de blessures en tout genre sonne parfois fausse), elle souffre vraiment le martyr dans cet épisode, ce qui la rend d’autant plus attachante qu’on a envie de la prendre en pitié. Il y a réellement une histoire, un background derrière tout ça et le travail effectué pour rendre ce reboot réaliste est admirablement bien fait. Mais quand même, le postulat de départ n’est pas totalement respecté et on reste sur l’impression que les développeurs, dans leur volonté de remettre à zéro la recette Lara Croft, ont oublié des éléments importants qui auraient dû figurer au cahier de charges.

De la sorte, comment prendre au sérieux les pérégrinations d’une Lara couverte de sang et qui peinent à échapper à l’horreur de l’île quand les compagnons qui la flanquent souffrent à peine et ne semblent pas du tout concernés ? Certains meurent parce que c’est évidemment dans la logique de survie distillée tout au long du scénario. Mais pour ces décès, combien de seconds couteaux psychologiquement bâclés ? Combien d'adjuvants inutiles qui survivent sans que cela n'apporte quoi que ce soit au scénario alors que leur mort aurait pu mettre en avant une atmosphère davantage stressante ? Combien d’ennemis insignifiants (on reviendra à ce titre sur les motivations de Matthias ou encore sur le combat final qui est sensé clôturé cette aventure épique) ? Seule la petite Lara semble finalement compter dans cette histoire. Et c’est d’autant dommage qu’elle aurait pu être mise davantage en avant en étant soutenue par des adjuvants concernés et des opposants crédibles…

Note Générale : 15/20

Fallait-il faire un reboot à la légendaire saga de Lara Croft ? La réponse semble s'imposer d'elle-même. Et même si certains puristes tendent à dire le contraire, il faut bien admettre que la série avait perdu de sa superbe depuis bien longtemps, et plus précisément depuis la première trilogie qui reste, elle, un modèle de jeu de plateformes pour l'époque. Depuis, les mécaniques étaient restées peu ou prou les mêmes, une des raisons, nous semble t-il, pour laquelle les épisodes sur PS2 étaient presque sortis dans l'indifférence générale. Qu'à cela ne tienne, ici, Tomb Raider s'offre son Casino Royale, son Batman Begins. Sans doute moins époustouflant, car la Lara de cet épisode est loin d'être la bombe d'antan mais plus une jeune fille confrontée à la rudesse des événements qui vont s'abattre crescendo sur elle, mais indubitablement aussi attachant, voir même plus.

Reprenant les codes de Uncharted qui reprenait déjà les principes généraux de Tomb Raider, ce nouvel épisode de la belle Lara est sans conteste une réussite. Malgré le côté un peu Michael Bay, le soft est prenant, la narration (même si imparfaite) est menée tambour battant et le gameplay est facile d'accès, ce qui n'était pas forcément le cas des épisodes précédents et évite en tout cas à cet opus de se fermer aux non initiés de la plateforme dure et pure. Car le soft se veut un concentré de ce qui marche le mieux sur le marché, Uncharted 2, Assassin's Creed 3 et Far Cry 3 notamment. Et si certains reprochent à ce Tomb Raider d'y perdre un peu son identité, nous pensons que, puisant dans chacune de ces références, Lara tente de nous offrir sa vision du genre action-aventure. Un cocktail qui n'est peut-être pas parfait mais qui donne envie de voir la suite des aventures de cette aventurière, certes peut-être pas aussi charismatique que la précédente mais ô combien plus réaliste...

Jaquette : 17/20

Lara blessée sur l'île, sous filtre gris. Ça claque.