Assassin's Creed 02 - Action/aventure - 360/PS3 [15]

Assassin's Creed II
"Prince of Florencia"


Sortie: Novembre 2009
Développeur: Ubisoft Montréal
Editeur: Ubisoft


Réalisation : 15/20

Si le monde d'Assassin's Creed II n'est peut-être aussi vaste que celui du premier opus, il est sans conteste beaucoup plus varié. Au lieu de se cantonner à une seule ville, le soft nous en fait découvrir de nombreuses, on visite ainsi le charme artistique de Florence, l'architecture si particulière de Venise ainsi que ses canaux légendaires mais aussi de petites bourgades plus pittoresques mais non moins réussies. Sincèrement, et même si le travail architectural n'est peut-être le plus fidèle possible (bottes de foin, bancs, corniches et autres facilités d'escalade et d'évasion un peu trop présentes), il faut quand même avouer que le contexte historique est agréablement retranscrit. Sans compter ce sentiment d'immensité... et également de liberté que l'on ressent, ce qui n'était peut-être pas le cas dans le premier épisode.

Plus qu'un périple classique au travers d'une ville comme le faisait en son temps les Prince of Persia de la PS2, Assassin's Creed II s'apparente plus à un véritable open world. Les villes traversées sont pleines d'interactions en tout genre... un peu dans le style bac-à-sable. De telle sorte qu'il y a toujours la possibilité de faire quelque chose en dehors de la trame principale, et pour cause, les missions annexes ou autres défis ne manquent pas de fourmiller.

La bande-son est agréable, les musiques (tantôt épiques, tantôt relaxantes) soutiennent agréablement le soft et si on peut faire fi de l'accent italien un peu surjoué de certains doubleurs, l'ensemble musical est de bonne composition. Par contre, et c'est quand un des défauts qui saute le plus aux yeux, le moteur technique accuse quand même de nombreuses faiblesses, surtout et essentiellement en ce qui concerne la modélisation des visages : animation à la ramasse, cheveux raides et consorts, le tout est quand même regrettable à l'heure de la HD, surtout que les environnements ont eux fait l'objet d'un soin du détail tout particulier.

Système de jeu : 13/20

Comme déjà précisé, les développeurs ont préféré orienter le soft sur le chemin de l'open world. On évite ainsi le déroulement un peu train-train du premier opus (récolte d'indices, assassinat, récolte d'indices, assassinat et ainsi de suite) pour une succession de missions variées dans le pur style de GTA. Le joueur a la possibilité, à n'importe quel moment, de pouvoir s'écarter de l'histoire et d'effectuer tout un tas de quêtes annexes. Les développeurs tentent ainsi d'éviter dans le chef du joueur toute forme de lassitude, tel qu'elle pouvait notamment apparaître dans le premier AC. Surtout qu'ici les facultés d'Ezio, notre protagoniste principal, ont été revues à la hausse et notamment en ce qui concerne les possibilités (toujours plus nombreuses) de tuer ses cibles, ce qui saupoudre le gameplay d'une bonne dose de fun.

Ceci dit, le côté infiltration (pourtant la pierre d'angle du soft) est à oublier car beaucoup trop mis en retrait pour qu'on puisse classer ce jeu dans cette catégorie si particulière. Contrairement à des standards comme Splinter Cell ou même Metal Gear, les options sont trop restreintes (malgré une palette de coups pourtant fort complète) et les assassinats se limitent bien trop souvent à se ruer sur ses cibles lames à la main. Pas de possibilité de planifier les meurtres, obligation de suivre un plan pré-tracé et surtout, une presque impossibilité d'infiltrer le domicile des cibles.

On passe évidemment sur des aberrations tels qu'il suffit de se cacher dans une foule ou de s'asseoir sur un banc pour être virtuellement indétectable alors qu'on se balade quand même - il semble nécessaire de le rappeler - avec un costume cagoulé blanc et rouge plus tape-à-l’œil qu'une veste de Mc Hammer. L’IA des gardes est d'ailleurs inégale : j’en prends pour exemple la mission où l’on se déguise en garde et qu’on parvient malgré tout à être repéré par ses semblables alors qu’à visage découvert, juste avec une poignée de courtisanes ou de florins jetés au nez des gardes, on parvient à passer toutes les portes. Certes, la mécanique du gameplay reste parfaitement huilé et le niveau de difficulté (fort peu élevé sauf peut-être dans la mission Le Bûcher des Vanités, la seule à véritablement offrir du challenge) permet à n'importe quel joueur lambda de s'essayer au soft et d'y trouver du plaisir. Mais quand même, pour un jeu basé sur l'assassinat, les lacunes énumérées précédemment empêchent le soft de prétendre à plus haut.

Durée de vie : 16/20

Si on compte uniquement la trame principale, la durée de vie doit avoisiner les seize heures de jeu. A ceci près qu'il ne faut pas oublier d'y ajouter les nombreuses quêtes secondaires en tout genre (missions d'assassinat, de course, de recherche de tombeaux ou encore de gestion de patrimoine) ainsi qu'une forte rejouabilité. Sans excepter les défis proposés par les Succès/Trophées qui méritent, pour une fois (et cela change vachement d'autres jeux où ces récompenses sont vues comme des attrapes die-hard fans) de s'y attarder. Le tout rajoute joyeusement une bonne demi-douzaine d'heures à l'ensemble. Ce qui est quand même peu pour un open world... mais ô combien énorme pour un jeu d'action/aventure à la sauce Prince of Persia.

En outre, les DLC (directement inclus dans les éditions Game of the Year) rajoutent une pincée de longévité au soft. Si le premier, l'Attaque de Forli, ne dépasse guère l'heure de jeu en plus d'offrir au joueur un siège de fort si peu réaliste, le second, le Bûcher des Vanités, est sans conteste le passage le plus relevé d'un jeu pourtant en règle générale facile. Les missions d'assassinat proposées demandent une approche réfléchie et calculée et notamment une certaine patience (la cible marchande sur son bateau notamment). Enfin, un vrai challenge est proposé et une fois celui-ci relevé, on tire réellement une satisfaction à avoir réussi à assassiner sa cible... ce qui n'est malheureusement pas le cas de l'ensemble du jeu, la facilité générale de ce dernier rendant ces meurtres beaucoup trop aisés.

Scénario : 14/20

L'idée de plonger le joueur dans le monde de la Renaissance est fort sympathique et c'est avec plaisir que l'on se plonge dans l'ambiance d'antan parfaitement retranscrite de certaines villes italiennes comme Venise ou Florence. Le travail de recherche sur les personnalités historiques de Da Vinci ou de Lorenzo de Médicis (même si on évite évidemment pas de nombreuses invraisemblances et hyperboles destinées à booster le scénario) est admirable. Avec pour base ce background crédible, on en vient à incarner un jeune fils de banquier florentin, Ezio Auditore, qui va décider, suite au meurtre de sa famille, de venger ses proches et qui va finalement se retrouver impliqué dans une conspiration millénaire opposant les Templiers à l'Ordre des Assassins.

Bien que simples et parfois répétitives, les missions d'assassinat se succèdent avec des plaisirs différents et on remonte petit à petit les nombreuses ramifications de l'arbre des conspirateurs. On reste dans le classique et le déjà-vu (à ce titre là, même le soi-disant cliffhanger final ne surprendra pas grand monde) mais le tout est relativement bien amené et reste sympathique à suivre.

Mais le problème principal n'est pas vraiment là. La grosse question que l'on est en droit de se poser est celle de l'intérêt de l'Anima et de l'histoire annexe de Desmond qui en découle. Vaut-il réellement la peine d'introduire pareille mise en abyme si ce n'est pour tenter de lier entre eux les opus de la probable future trilogie? Surtout qu'ici, le thème est sous-exploité: grosso modo, début du jeu, Desmond s'endort dans la machine, il se retrouve en Italie dans la peau d'Ezio et vit ses péripéties, il se réveille, il faut fuir, fin du jeu...

Note Générale : 15/20

Assassin's Creed est sans conteste une bonne franchise AAA de cette nouvelle génération. Dans la lignée de Prince of Persia, dont il est clairement l'héritier, il propose sa vision de l'assassin-grimpeur-hors-pair plongé dans un environnement au moins aussi détaillé que celui de la Perse antique. Et ma foi, cette vision est sympathique. Et si dans le premier opus, on pouvait déceler ci et là quelques défauts (répétitivité, manque d'interaction et de mouvements ou d'autres chagrineries du même acabit), les choses ont été corrigées dans ce deuxième opus où l'inspiration GTAesque est plus présente, donnant ainsi à l'ensemble un contenu plus bac-à-sable où évidemment l'expérience et plus longue et plus immersive car elle peut se prolonger au biais de quêtes annexes en tout genre.

Rien de réellement exceptionnel à proprement parler, et ce malgré tous les compliments dithyrambiques que les critiques ont pu faire à ce sujet, mais sans conteste un soft agréable à jouer et avec un background historique suffisamment travaillé pour mériter de s'y plonger les pieds en avant.

Jaquette : 16/20

Une pose stylée d'Ezio au milieu de la foule. C'est plutôt sympathique.