La Légende de Thor - ARPG - Megadrive [15]

La Légende de Thor
"Prince Ali, oui, c'est bien lui..."

Sortie: 1995
Développeur: Ancient
Editeur: Sega


Réalisation : 16/20

Les graphismes sont soignés, les sprites bien détaillés et le rendu visuel est globalement très satisfaisant. Les environnements sont variés et offrent tout au long de l’aventure de nombreuses interactions, principalement par le biais lds esprits élémentaires. La technique n’est pas en reste et l’animation est rarement saccadée. Bien sûr, on pourra regretter que le scroling se fasse au plan par plan mais il faut rappeler que pour l’époque (à part le mythique Sonic the Hedgehog), il s’agit du standard technologique et que franchement, il est ici très bien exploité, à l’instar d’un certain Zelda. Au niveau des musiques, pas véritablement de coup de cœur absolu mais l’ensemble tient la route et même les bruitages (des monstres, des armes ou du décor) sont convaincants.

Système de jeu : 17/20

Fortement influencé par le joker A-RPG de Nintendo, Zelda, le soft de Megadrive nous propose un gameplay intuitif et assez fouillé. Il offre notamment à son héros, le prince Ali, toute une panoplie de combos (taillade d’épée enflammée, coup de pied sauté, salto arrière avec estoc et autres, tout y passe) à utiliser contre ses adversaires. Aisément pris en main (il faudra toutefois prendre son mal en patience pour sortir sans difficulté les coups les plus complexes), cette panoplie rend les combats passionnants et diversifiés. Le joueur a pour cela à sa disposition un stock assez conséquent d’armes en tout genre, qui ont chacune leur propre forces et faiblesses et qu’il va falloir utiliser avec parcimonie car au contraire de sa dague inséparable, le prince ne peut les utiliser qu’un nombre de fois limité.

Le système d’invocation des esprits (sortes de djinns élémentaires nous rendant service à de nombreux moments) est lui aussi une franche réussite. Il permet par le biais d’une seule touche d’appeler les quatre esprits disponibles et d’utiliser jusqu’à trois actions pour chacun d’entre eux. Il va sans dire que ces esprits et leurs pouvoirs sont évidemment des conditions pour passer certaines énigmes ou pièges. En autres, Efreet, l’esprit du feu, peut détruire des ennemis, Boo, esprit de la nature, mange des portes, Ditto, esprit de l’eau, peut soigner tandis que Shadow, esprit de l’ombre, peut atteindre des endroits inaccessibles. Et sur ce point, les développeurs s’en sont donnés à cœur joie sans pour autant donner à l’ensemble une difficulté excessive.

Les menus sont eux extrêmement clairs et permettent de s’équiper instantanément ou encore de récupérer de la vie ou de la magie par l’absorption d’aliments en tout genre. Le seul (gros) défaut vient probablement du système de saut, pas encore au point, qui peut rendre certaines phases de plate-formes laborieuses, notamment le passage dans le Volcan pour obtenir une Pierre Noire

Durée de vie : 10/20

Malgré le fait que la rejouabilité est fortement présente (le plaisir de jeu aidant), il faut garder à l’esprit que la trame principale peut être expédiée en une demi-douzaine d’heures. D’accord, l’action est omniprésente et on a pas le temps de s’ennuyer. D’accord aussi qu’il existe certaines quêtes annexes qui allongent cette durée de vie. Mais cela reste un peu faible par rapport aux autres étalons de l’époque.

Scénario : 10/20

Le soft nous présente une trame relativement dans laquelle le héros ainsi que le grand méchant héritent tout deux d’un artefact mythique. Le premier, le Prince Ali devra apprendre à le maîtriser et pour cela, entamer un périple lui permettant de libérer les quatre esprits élémentaires qui y obéissent tandis que le second, Evil Kahan sème le trouble et le chaos autour de lui. Si le script est d'assez bonne composition, on ne peut s’empêcher de penser que son but premier est de justifier le passage du héros par les nombreux donjons (dont les quatre relatifs aux esprits) dont est peuplée l’île d’Oasis. Le grand méchant du jeu n’intervient d’ailleurs qu’épisodiquement, comme pour rappeler brièvement qu’il est l’aboutissement de la quête du joueur.

Certes, les rebondissements – ou plutôt devrais-je dire tout simplement l’action – sont suffisamment nombreux pour captiver l’attention et empêcher de laisser retomber la manette de jeu mais l’univers proposé est clairement sous-exploité et le nombre de PNJ bien trop limité. Ce qui est d’autant dommage que l’ambiance et l’atmosphère du soft étaient relativement sympathiques.

Note Générale : 15/20

Avec Landstalker et Light Crusader, il est l’un des jeux qui ont porté haut les couleurs du jeu de rôle sur Megadrive dans son face-à-face avec sa grande rivale la Super Nintendo et à ses monstres sacrés tels que A Link to the Past ou Final Fantasy VI. Beaucoup moins connu et peut-être moins réussi que ces deux derniers, le soft d’Ancient n’en reste pas moins un excellent jeu de rôle. Fort d’un gameplay aux petits oignons (même si le système de saut ne vaut évidemment pas celui de Mario), les aventures du prince Ali valent le détour pour leur fun et leur forte rejouabilité. Dommage toutefois que la durée de vie (et accessoirement le scénario qui la porte) n’ait pas bénéficié de plus de soin de la part des développeurs parce qu’il est vrai qu’on en a malheureusement vite fait le tour.

Jaquette : 15/20

L’ombre du prince Ali (et non, pas celui auquel vous penser) se dessine sur le mur d’une grotte avec un minimalisme qui en devient presque une qualité. Les flammes font par contre très cheap. Et puis toujours cette question de savoir pourquoi le soft se prénomme « légende de Thor ».