Muramasa: The Demon Blade - ARPG/BEA - Wii [16]

Muramasa: The Demon Blade
"Odin Sphere au pays du Soleil levant."

Sortie: Novembre 2009
Développeur: Vanillaware
Editeur: Rising Star Games


Réalisation: 17/20

Une fois de plus, Vanillaware nous montre sa maîtrise de la 2D en exploitant parfaitement les capacités de la console, lui offrant ainsi de jolies fresques pleines de poésie. Malgré la contrainte en deux dimensions, les personnages et les monstres, brillamment mis en scène, semblent prendre vie à l'écran. Et que dire de l'ambiance japonaise aussi maîtrisée, voire même encore plus, que celle celtique de Odin Sphere ? Et pour ne rien gâcher du plaisir originel, les voix originales sont également de la partie. Mais là où Muramasa fait mieux que son aîné, c'est en ce qui concerne la taille du monde. Au lieu d'être confiné à seulement une demi-douzaine d'environnements différents, on se retrouve sur une carte du Japon féodal comprenant beaucoup plus de villes et de décors. L'aventure apparaît par conséquent beaucoup moins répétitive, ce qui constitue une géniale avancée de Muramasa par rapport à son prédécesseur.

Système de jeu: 17/20

Peut-être plus abordable que Odin Sphere dans sa difficulté, il n'en reprend pas moins les grandes idées de ce dernier, notamment en ce qui concerne la cuisine et les phozons (qui sont ici repris sous la forme d'âmes), sans pour autant oublier de supprimer certaines exigences qui, bien qu'avant-gardistes, pouvaient devenir vite fastidieuses et pénibles à la longue, on citera notamment à cet exemple le jardinage et tous ses à-cotés. Mais là où Muramasa tire son épingle du jeu, c'est avant tout par son système de combat, terriblement grisant et terriblement efficace. Beaucoup plus rapides, beaucoup plus mortels et beaucoup plus épiques, les combats de cet opus s'apparentent plus à du beat'em all qu'à du simple A-RPG. Les commandes sont faciles à prendre en main quelque que soit la configuration choisie et les combos s'enchaînent assez aisément. On peut de la sorte se retrouver très vite avec un écran entièrement zébré d'estafilades de katanas. Ce style de gameplay apporte évidemment beaucoup plus de punch et de fun aux phases de combat, surtout qu'au contraire d'Odin Sphere, elles ne sont pas tout le temps obligatoires. Les pouvoirs des sabres, ainsi que leurs jauges de résistance, ajoutent davantage de la subtilité à un gameplay déjà très efficace.

Durée de vie: 14/20

Théoriquement parlant, elle semble moins grande que dans Odin Sphere où on pouvait avoisiner la cinquantaine d'heures de jeu. Ici, faute de seulement deux personnages jouables, on touche plus ou moins les 2x10 heures de jeu. Mais finalement et réflexion faite, on en arrive vite à la conclusion que cette carence de personnages n'est pas un mal en soi puisqu'elle évite de recommencer trop de fois une aventure presque similaire et à donc, sombrer dans la lassitude. De plus, le côté beat'em all du jeu aide grandement à favoriser la rejouabilité du soft. La quête des 108 katanas ajoute également de la durée de vie partant du principe qu'il n'est pas encore trop dissuasif de s'y lancer, contrairement aux quêtes annexes, souvent pénibles, de certains autres RPGs.

Scénario: 14/20

Bien moins épique que le scénario d'Odin Sphere, puisqu'on a droit à une histoire, assez simple dans sa conception, où deux combattants sillonnent l'archipel du Soleil levant dans leur quête des sabres maudits. Au delà de cette petite déception sur le script sensu stricto, il faut bien avouer qu'on se retrouve toutefois avec une fresque du Japon féodal pleine de beauté et de poésie qui sans aucune doute suscitera l'émerveillement de tous ceux qui ne sont pas encore tombés devant les sirènes stériles de la HD. La présence d'une atmosphère nippone jusqu'au bout des ongles, que ce soit par la présence d'un bestiaire typiquement folklorique ou par des décors purement enchanteurs, favorise également l'incursion dans le monde de Muramasa.

Note Générale: 16/20

La qualité principale d'un soft tel que Muramasa, c'est que l'atmosphère véhiculée est parfaitement retranscrite et complétée par des décors d'une magnifique beauté. A l'instar d'un Okami, l'ambiance japonaise, pourtant difficile à reproduire, tel qu'elle peut l'être dans toute sa complexité, dans un jeu vidéo, est génialement mise en scène, à tel point qu'on est droit que croire que ce sont les pinceaux d'un grand artiste nippon qui ont taillé l'environnement de ce jeu. Bien qu'en fait il n'en soit rien. Ce qui fait de Muramasa un aussi grand jeu, c'est que, peut-être à l'inverse de son grand frère, Odin Sphere, il est aussi beau à regarder qu'à jouer. Oublié ici les trop difficiles combats du premier épisode, la jouabilité un peu scabreuse ou encore les environnements (et principalement les petites planètes dans chaque monde) légèrement trop courts, place à une action en combat à vitesse grand V, avec ses pouvoirs meurtriers et ses enchaînements façon beat'em all. Et finalement, place à une "suite" à laquelle les développeurs de Vanillaware ont vraiment mis la main à la pâte afin de peaufiner ce qu'on peut qualifier de meilleur jeu d'action de la Wii.

Jaquette: 16/20

Les protagonistes magnifiquement mis en couleur avec des pinceaux typiquement japonais. Juste sublime.