Les Fourmis - Bernard Werber - SF/Scient [14]

Bernard Werber - Les Fourmis
"Microcosmos"

Sortie: 1992, 1993
Editeur: Albin Michel


Style : 13/20

Une écriture assez simple qui ne se préoccupe pas beaucoup des détails mais qui a le mérite d’être facile à lire. De nombreuses références scientifiques et jeux de logique jonchent la lecture, joignant ainsi l’utile à l’agréable. Les passages d’une Encyclopédie, laissée comme testament, se retrouvent entre deux chapitres, permettant de clarifier la situation ou d’y apporter des précisions. Bonne trouvaille. Dommage que par la suite, cette Encyclopédie se retrouve inutilement dans quasiment tous les bouquins de l’auteur et souvent pour des raisons de gonflage du texte, ce qui n’était pas le cas ici.

Personnages : 13/20

Difficile d’apprécier, dans le premier tome, les personnages en eux-mêmes car l’histoire tourne autours des fourmis, les humains étant réduits efficacement à peu de lignes. Et pour ces dernières, hormis le fait que certains de leurs comportements apparaissent comme trop humains, elles peuvent être difficilement critiqués car si Werber n’est guère scientifique, il s’est doté d’une assise solide pour construire ces petites bestioles. Dans le deuxième tome, les humains, Laetitia et Jacques, prennent beaucoup plus de place et c’est bien dommage car l’auteur voulant avant tout parler d’humanité (à notre grand dam puisque le thème du premier tome concentré sur la civilisation myrmécéenne était tout juste ce qu’il fallait) multiplie les impairs et nous montre que question psychologie humaine, il est encore loin de rendre ses personnages crédibles.

Scénario : 16/20

Profondément documenté et informé, Bernard Werber nous propose de suivre les pérégrinations de fourmis. Curieuse idée de prime abord mais qui est vite rendue passionnante. On suit donc avec intérêt les guerres, les aventures et les us et coutumes myrmécéennes, d’autant que dans le deuxième tome, suite aux contacts avec des humains, elles vont se mettre à évoluer et rendront d’autant plus passionnante la narration. La deuxième histoire concerne elle les humains qui vont à la rencontre des fourmis, et cette partie reste mitigée. Autant, dans le premier tome, mise en tant que fil rouge, elle s’avère tout juste efficace pour permettre les temps morts dans l’histoire myrmécéenne, autant, dans le deuxième tome, on tombe dans le consensuel par le biais d'une bête affaire policière, genre que Werber est loin de gérer à la perfection, et qui est parfois peu crédible, on pense notamment au tueur aux fourmis d’acier. Le final est également un peu « too much » mais cela permet de finir les deux tomes sur une conclusion.

Note Générale : 14/20

Avant tout, c’est l’originalité de Bernard Werber qu’il faut souligner et ensuite, juste après, ses recherches et sa documentation poussée puisqu’il parvient à véritablement nous passionner en nous proposant une histoire où les héros sont des fourmis. A la joie d’évoluer dans leur monde et selon leurs contraintes et leurs coutumes, cela malgré le côté donneur de leçons de Werber, est ajoutée celle d’apprendre en plus nombre de choses sur ce microcosme. Et si l’histoire des humains à proprement parler est loin d’être aussi aboutie que celle des fourmis, elle est compensée par un étonnement face à pareil défi, c’est-à-dire parler d’insectes en captivant le lecteur. Et même si l’auteur voulait avant tout parler d’humanité, comme il se plaît à le rappeler, il ne doit nullement renier l’essence même de son livre, essence qui est constitué par sa maîtrise de la civilisation myrmécéenne. A coup sûr, vous ne verrez plus une fourmi de la même façon.

Jaquette : 15/20

Les fourmis vues aux rayons infrarouges. Joli et original.