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 Le Cycle d'Ea - David Zindell - Fantasy [11]

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AuteurMessage
MR Fishy Fi$h
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MR Fishy Fi$h


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Le Cycle d'Ea - David Zindell - Fantasy [11] Empty
MessageSujet: Le Cycle d'Ea - David Zindell - Fantasy [11]   Le Cycle d'Ea - David Zindell - Fantasy [11] Icon_minitimeDim 27 Déc - 2:33

Le Cycle d'Ea - David Zindell - Fantasy [11] Livres-le-neuvieme-royaume-37-1


Le Cycle d'Ea - David Zindell
"La Quête du Graal"

Sortie : Août 2001
Editeur : Harper Voyager


Style : 14/20

Sans aucun doute le point fort du texte. Peut-être le seul diront les mauvaises langues. Dans son long cycle, David Zindell nous fait le plaisir de nous offrir un langage fourni, des descriptions fouillées ainsi qu’un parchemin bien écrit où la langue de Shakespeare est sans conteste mise à l’honneur. Les décors traversés par les protagonistes de cette oeuvre sont ainsi magnifiquement décrits et l'auteur prend le temps de poser la narration. Par ailleurs, en faisant raconter son épopée par un narrateur à la première personne du singulier en la personne de notre héros, Valashu, l’auteur fait un pied de nez à l’ensemble des cycles de high fantasy, généralement contés à la troisième personne du singulier. Sans pour autant dire si ce parti pris était réellement la meilleure option à prendre, on peut toutefois admettre que l’ensemble est de bonne fracture (les réflexions du héros sont ainsi plus nombreuses que dans les cycles de high fantasy) même si on a parfois l’impression que le « je » est finalement plus impersonnel que la troisième personne du singulier utilisée dans d’autres récits du même genre littéraire pour conter une histoire.

Personnages : 08/20

A notre estime, un des gros problèmes rencontré dans ce cycle, c’est que les héros sont rendus volontairement invincibles par l’auteur. Atara, Kane et même Val sont ainsi à même de se débrouiller dans n’importe quelle situation et ne rencontrent que très rarement l’adversité, alors qu’hormis Kane, ils n’ont quasiment jamais quitté leur chez-soi. Sans vouloir à tout prix que l’auteur prenne un malin plaisir à faire souffrir ses personnages, à la rédaction, on pense qu'il aurait été bon de faire progressivement confronter la vision utopiste du monde qu’à notre héros, Valashu, au début de sa quête à la réalité du monde extérieur, plus rude et plus dur qu’escompté, ce qui l’aurait amené à changer petit à petit sa conception du monde et à mûrir au fil des pages.

Lire l'évolution (tant psychologique que physique) de Valashu, et de ses compagnons, aurait été ainsi un beau pari à prendre pour tenter de garder un rythme captivant tout au long d'une histoire aussi longue (plus de 3000 pages au total). Au lieu de ça, l’auteur se complaît à faire naviguer nos héros de Charybde en Scylla mais sans pour autant qu’ils rencontrent de réelle adversité et en tirent de l'expérience. Ce qui est d'autant dommage qu'à la rédaction, on doit avouer qu’on a un peu de mal à s’attacher à des protagonistes qui ne ressentent que peu de choses. Parce qu’au-delà des épreuves que franchissent sans encombre, ou presque (finalement la mort d’Alpha reste anecdotique à la lecture), nos héros n’évoluent que peu et Valashu, malgré les horreurs qu’il a traversé, ne reste finalement que ce jeune homme candide, cette caricature d'adolescent promis à un destin illustre, cliché de la high fantasy. Et ce ne sont pas les amourettes qui se développent entre la communauté créée par Val qui vont relever cette sauce psychologique un peu fade puisqu’elles sont vraiment mal amenées (Val et Atara) quand elles ne sont pas tout simplement inutiles (Alpha et la vieille). Le reste de nos héros vacille malheureusement entre le moyen et le mauvais, la palme d’or étant remporté par un Maram qui devient de plus en plus lourd au cours de la narration. D'ailleurs, pour faire simple, la création de cette communauté de sept héros est artificielle et on a ainsi du mal à s'attacher aux protagonistes, surtout secondaires...

Le grand méchant de cette saga, Morjin, sorte de sous-Ba’alzamon, souffre aussi d’une carence en charisme préjudiciable. Et il va sans dire que dans ce type de roman où la figure ennemie doit rester en fil rouge de manière suffisamment récurrente et crédible pour insuffler un sentiment de peur à nos protagonistes, on ne peut tolérer un « villain » aussi peu marquant. Finalement, la seule scène où notre Morjin vient enfin apporter un peu de maturité au récit est lors de la capture de nos héros où l’auteur parvient un peu à nous vendre le quidam comme fourbe et cruel. Et même si au fur et à mesure des tomes, l'épaisseur psychologique de son personnage commence à prendre de l'ampleur, on reste malgré tout dans la retenue, dans le consensuel, alors que, sincèrement, il y avait moyen d’aller beaucoup plus loin et que des cycles de fantasy mineurs comme l’Épée de Vérité sont bien parvenus à aller au bout de leurs idées. D'un autre côté, à sa décharge, il faut reconnaître que le fait que nos héros ne gardent pas de séquelles des épreuves qu'ils traversent ne l'aide pas vraiment à asseoir son rôle de grand méchant. La scène de torture d'Atara en est un parfait exemple puisqu'à aucun moment, le lecteur n'en vient à maudire intérieurement les agissements de Morjin puisqu'on sait, primo, que notre petite compagnie va réussir à prendre la fuite, deuxio, que le fait que notre princesse guerrière perde la vue ne sera pas un handicap mais plus un don (il n'y a qu'à lire la scène de la fuite et de ses combats ultérieurs pour comprendre qu'elle n'a rien perdu au change) et, tertio, qu'elle finira un jour ou l'autre par la retrouver.

Scénario : 09/20

Peu de surprise dans le déroulement du récit de David Zindell. On se trouve dans les chemins déjà bien balisés de la high fantasy et force est d’admettre que ce n’est pas le cycle d’Ea qui va venir chambouler les codes du genre. Malgré le background qui est clairement différent des autres cycles du genre et qui rappelle plus les épopées de Gilgamesh et la Perse antique voire même la quête du Saint-Graal, on a du mal à se plonger dans les aventures de Val et de sa bande d’amis dans ce qui se veut être une quête épique. La faute à une prophétie fort présente, et qui est le sujet de beaucoup trop de facilités de narration. Ainsi, Valashu, dans sa quête a priori solitaire, se retrouve ainsi flanqué sans bonne raison de six autres compagnons, dont question dans ladite prophétie, dans une grande recherche de pierres magiques, prévue aussi dans la prophétie susdite. Et si on pourrait, magnanime, accepter ces raccourcis narratifs et considérer qu’ils sont souvent partie inhérente d’une quête basée sur une prophétie, difficile d'oublier que cette dernière est la seule à justifier le passage de Val et de sa compagnie par toutes les cartes imaginés par David Zindell.

Difficile aussi d’oublier les découvertes (trop faciles, au hasard parfois, et surtout sans aucun lien tangible avec le reste de l’histoire) des pierres magiques pourtant recherchées depuis des millénaires par d'autres aventuriers. Si la méthode de recherche de ces artefacts légendaires de la part de nos protagonistes, basé sur la relecture et le recoupage des vieux mythes d'antan, est sans nul doute une bonne idée littéraire, la mise en page est beaucoup moins convaincante. Sans caricaturer, la trame narrative se résume de la manière suivante : nos héros ont vent d'une destination, ils y arrivent, ne trouvent pas le Graal mais, en cherchant un peu, repèrent et s'accaparent d'une autre pierre magique, ils obtiennent alors un nouvel indice pour retrouver la fameuse gemme d'or, et ainsi de suite. Un peu facile comme raccourci littéraire. A titre de comparaison, la quête des Horcruxes dans Harry Potter paraît plus crédible aux yeux du lecteur lamba. A certains moments, ce dernier est d'ailleurs à deux doigts de remarquer que l’auteur crée, au cours de la narration, de nouvelles histoires pour justifier les anciennes. Parfois, certaines révélations (comme la filiation d’Atara ou celle de Liljana) tombent sans signe avant-coureur et la plupart des annonces sur le background des personnages arrivent bien trop souvent comme « un cheveu dans la soupe ». 

Pire, on a parfois même l’impression que la narration ne peut garder un caractère soutenu sur la totalité d’un tome et que l’ensemble de la trame narrative est en fait constituée de petites histoires reliées entre elles mais qui s’éclipsent le temps d’un chapitre. Le synopsis de ce dernier est trop souvent imaginé comme suit : un danger apparaît lors des premières pages et se voit résolu par nos héros en fin de chapitre. On pense ainsi aux passages du premier tome mettant en scène l’Ours des montagnes, les Gris ou encore le fils de Morjin (pourtant vendu comme un monstre qui terrorise la région depuis des millénaires et qui se fait mettre à mal en deux minutes par notre héros), trop peu développés et trop rapidement expédiés sans que leurs histoires ne puissent s’étendre plus longtemps. Difficile de ressentir le souffle de l’aventure dans ces conditions...

Note Générale : 11/20

Annoncé comme un chef d’œuvre de la Fantasy par certains sites spécialisés, le Cycle d’Ea ne pouvait évidemment échapper à la critique de notre rédaction. C’est avec bienveillance et surtout beaucoup d’excitation que nous avons mis la main sur le bébé de David Zindell. La déception ne se fit malheureusement pas attendre. Et avec regret parce qu’on s'attendait véritablement à lire une référence à la rédaction. Toutefois, même avec la meilleure volonté du monde, difficile d’ignorer des personnages peu inspirés, peu attachants ainsi qu’une histoire cousue de fil blanc. Et pourtant, avec un premier tome entièrement consacré au thème de la fuite, idée tout droit ressortie du classique Seigneur des Anneaux, et présente dans tant de classiques de la Fantasy (Roue du Temps, Arcane des Epées, Cycle de Shannara entre autres), il y avait vraiment de quoi faire tant au niveau des personnages, des décors traversés (surtout que la plume de l’auteur est souvent de haute volée en ce qui concerne la description des lieux) que du souffle héroïque qui doit peser sur un récit de cette ampleur. Au-delà de ça, on se retrouve avec une flopée d'adjuvants qui rejoignent artificiellement notre héros dans sa quête tout aussi artificielle car basée sur une prophétie qui sert finalement trop de boussole à nos protagonistes.

Certes, on peut reconnaître un aspect quête initiatique et épopée mythologique qui vaut peut-être au roman de Zindell de nombreux raccourcis scénaristiques mais même en oubliant ces défauts, on a véritablement du mal à accrocher à la trame et à suivre avec envie et intérêt les pérégrinations de nos héros, la quête suivie par ces derniers étant malheureusement un peu insipide et les relations entre les divers protagonistes trop peu inspirées. Certains personnages sont par ailleurs trop manichéens pour permettre une quelconque identification, ce qui ne peut être sujet qu'à déception quant on sait que, d'une part, la narration se fait quand même sous le "je", réputé pour permettre des identifications plus facile du héros (l'Assassin Royal en est un parfait exemple) et que, d'autre part, la longueur du cycle était de nature à renforcer le background de tous les adjuvants de Val. Par ailleurs, le don d'empathie de ce dernier n'est pas exploité de manière à suivre intégralement le script au travers de ses yeux, notre Valashu étant malheureusement bien trop souvent réduit à un rôle d'archétype au charisme douteux. Enfin, le caractère épique est rarement présent dans le récit et même si les épreuves qu’affrontent Val et sa bande sont nombreuses, ce n’est que rarement qu’on prend plaisir à suivre, et à dévorer, la narration. Ce qui est plutôt dommage dans une heptalogie qui se veut le digne croisement entre les mythes mésopotamiens et la Quête du Graal...

Jaquette : 15/20

Une belle peinture pour illustrer la quête de nos héros. Ça reste quand même fort classique mais c’est plutôt joli. Au contraire des couvertures des ouvrages suivants qui sont, elles, fort décevantes. Et où les visages de nos héros sont parfois aux antipodes de ce que l'on imagine à la lecture du cycle.
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