Le Lion de Macédoine - David Gemmel - Fantasy [15]

David Gemmel - Le Lion de Macédoine
"Biographie non-officielle"

Sortie: 1990-1991
Editeur: Mnémos - Collection Icares Fantasy


Style : 15/20

Gemmel est un auteur de talent qui nous décrit avec facilité la Grèce Antique et nous y emmène avec aisance, ne nous laissant que la possibilité de dévorer le roman page par page. Bien évidemment, nulle connaissance préalable n’est nécessaire pour entrer dans ce monde grec car l’auteur introduit progressivement dans le récit, et cela par l’intermédiaire de Parménion, les informations nécessaires pour bien comprendre la géopolitique sans pour autant taper dans la surenchère et dégoûter indubitablement le lecteur. En effet, le style de l’auteur est composé de descriptions réduites au strict et laisse la vedette à l’action proprement dite. Amateur de stratégie guerre et de batailles en tout genre, vous serez comblés.

Personnages : 15/20

Au-delà des personnages fortement historiques de Philippe II et de Alexandre le Grand, Gemmel a entendu mettre l’accent sur un personnage, non moins important, mais fortement écarté des projecteurs historiques, à savoir Parménion, le général attitré des deux premiers protagonistes. C’est ce trio de choc, parfaitement crédible et cohérent car leurs vies et leurs comportements s’inspirent totalement de faits historiques, qui va nous entraîner dans les limbes de ce roman. Et si on ne met que peu l’accent sur les personnalités des héros, celles-ci sont sous-tendues, notamment au travers des batailles et des guerres, monnaie courante dans cet univers. Les seconds rôles sont aussi passionnants et on citera à cet exemple Aristote, divin en magus.

Scénario : 16/20

Ce qu’il faut d’abord souligner quand on parle du Lion de Macédoine, c’est la maîtrise historique du récit. On retrouve dans le récit tout un tas de personnages et d’évènements qui ont réellement existé et qui s’emboîtent parfaitement dans la structure narrative. La représentation de la Grèce Antique et de ses cités états, les campagnes de ces dernières les unes contre les autres, l’expansion de la Macédoine et mêmes les plans de bataille sont conformes au modèle historique même si Gemmel brode parfois un peu. On sent que l'auteur s’est fortement documenté pour nous produire une telle fresque authentique et il étend à cet effet son œuvre sur une bonne cinquantaine d’années narratives afin de dépeindre au mieux possible la vie de Parménion, les sauts temporels ne gênant nullement puisque l’histoire reste peu ou prou, ininterrompue. Et au-delà, restant avant tout un écrivain et non un historien, il laisse des saveurs de Fantasy s’infiltrer là où l’Histoire ne peut aller plus loin dans les détails. Et même si le modèle reste assez simple, à savoir, une lutte du bien contre le mal, il n’en est pas moins efficace et ce, jusqu’à la fin. Seul pourra finalement être pointé du doigt le détour assez long par la Macédoyne qui n’apporte que peu à la cohérence du roman.

Note Générale : 15/20

Le Lion de Macédoine endosse deux casquettes et chaque d’entre elles est insuffisante pour produire un bon bouquin. Premièrement, il y a la casquette historique, qui certes, on l’a déjà dit, est fortement détaillée et scrupuleuse dans les détails mais qui n’atteint certainement pas le niveau de crédibilité de biographies historiques, loin s'en faut. Deuxièmement, il y a la casquette fantasy, qui ne nous propose qu’une lutte du bien contre le mal qui, en plus d’être écartée dans les premiers tomes, est loin d’être véritablement révolutionnaire. Mais transcendant le genre, c'est la fusion des deux univers qui aboutit à un véritable récit, passionnant de bout en bout et qui peut compter sur deux assises et non d'une seule comme c’est souvent le cas en matière de fantasy. Un bon divertissement sans temps mort véritable... un peu à la manière d'une tragédie antique. Il ne lui manque que très peu pour s'imposer définitivement.

Jaquette : 15/20

Souvent des armes ou des objets grecs posés ci et là. Cela a son charme.