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 L'Attrape-Coeur - J.D. Salinger - Réalisme [14]

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AuteurMessage
MR Fishy Fi$h
Sergeant-Major
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MR Fishy Fi$h


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L'Attrape-Coeur - J.D. Salinger - Réalisme [14] Empty
MessageSujet: L'Attrape-Coeur - J.D. Salinger - Réalisme [14]   L'Attrape-Coeur - J.D. Salinger - Réalisme [14] Icon_minitimeVen 18 Mai - 16:38

L'Attrape-Coeur - J.D. Salinger - Réalisme [14] Attrape_coeur

J.D. Salinger - L'Attrape-coeur
"Où vont les canards quand il fait trop froid ?"

Sortie: 1951
Editeur: Little, Brown and Company


Style : 14/20


C’est un style parlé, et même relâché, plein de tics de langage, avec des mots approximatifs, des tournures familières, voire vulgaires, et des expressions dévalorisantes à toutes les lignes qui nous est offert. Mais justement, ce langage familier – qui narre pourtant des choses crues – est souvent cocasse. Et cette forme d'humour décalé provient en partie d'images employées, de comparaisons saugrenues, d'expressions inattendues voire d'argot imaginatif... et le tout donne invariablement du rythme à la narration.

Car finalement, si dans ce verbiage, rien ne relève du génie ni même de l’extraordinaire, il n’empêche que le texte est interpellant. Et qu’il vient nous « déranger », nous lecteur, par ce langage si direct, par ce « vous » si particulier nous personnifiant en tant qu’interlocuteur privilégié du jeune Caulfield.

Personnages : 16/20

Et de ce personnage d’Holden Caulfield, il y a de quoi débattre. Car ses traits de caractère et cette façon de voir le monde, à travers des yeux presque blasés, ont pour source un mal-être profond qui prête à questionnement, voire à diagnostic. Les nombreuses interrogations d’Holden, à mi-chemin entre l’adulte et l’enfant, sont fondamentalement révélatrices d'une certaine période de l’adolescence, un âge un peu ingrat et surtout difficile à comprendre… et ô combien intéressant psychologiquement parlant. Et il y a dans cette relation au sexe entre fascination et peur des éléments qui rappellent étrangement Freud. Nul doute que les psychologues en herbe trouveront leur plaisir dans ce jeune « redneck » américain. Cette mise en abyme est d'ailleurs évoquée en filigrane par l'auteur qui n'a pas choisi si innocemment que ça de faire terminer son récit dans un hôpital psychiatrique.

Novateur et probablement extrêmement dérangeant lors de la sortie du roman, le jeune Caulfield, quasiment premier modèle littéraire « anti-héros », conjurait sans doute affreusement avec les valeurs d’une Amérique puritaine et bien-pensante. Et nourrissait le côté sulfureux du personnage et, par conséquent, du roman. Mais à l’heure actuelle, l’impact de ce personnage est-il toujours aussi important ? Nous en doutons. Évolution pas toujours heureuse des mœurs, jeunesse de plus en plus précoce, famille désolidarisée... aujourd’hui, nombreux sont les facteurs qui font que des petits Caulfield, on peut facilement en rencontrer treize à la douzaine. Et malheureusement, cette banalisation implicite a, entre autres, pour conséquence d'amoindrir la puissance métaphysique du protagoniste à frapper sur les consciences populaires.

Scénario : 14/20

Sans tergiverser, sans s’accommoder d'inutiles diatribes, Salinger va droit au but et nous narre deux jours dans la peau d’un jeune adolescent laissé sans repère. La cruelle – mais réaliste – chute de ce mi-gamin, mi-adulte, au travers de nombre de situations où il va se retrouver confronté à la rudesse de l’existence et surtout à la brutalité de la vie pour un jeune adolescent comme lui, entraîne le lecteur dans celle-ci. Pas de narration furieusement accrocheuse, pas de réflexion métaphysique aux phrases alambiquées. Juste l’histoire d’un p’tit gars qui se laisse lire, racontée un peu légèrement, comme si ça n'avait pas trop d'importance... et en tenant compte des qualités et défauts propres au jeune narrateur, Holden Caulfield, lequel on se prend finalement d’affection car il semble plus ballotté par des événements qui le dépassent qu’autre chose.

Note Générale : 14/20

Suite à certaines coïncidences tragiques (la mort de John Lennon notamment), ce livre s’est vu entouré d’une aura quasiment mystique. Notamment lorsque qu’on parle de controverse ou d’avant-gardisme. Repris comme référence dans presque tous les domaines de l’art et avec une constante presque écœurante, l’œuvre de Salinger peut s’enorgueillir d’être un des livres les plus polémiques de tous les temps. Nous serions même convaincus que certains des encenseurs du roman ne l’ont même pas lu et se fient tout simplement à sa réputation (sulfureuse) pour s’en faire un avis. Car si finalement toute cette aura immense qui entoure le bouquin de l’auteur américain venait tout simplement du public qui a lui-même érigé ce piédestal ? Si nous voulons bien admettre que le récit est avant-gardiste (ce qu’il est sans aucun doute), nous restons quand même plus que sceptiques quant aux nombreux messages soi-disant cachés entre les lignes.

Nul besoin de sur-analyser le texte (on peut toutefois s’arrêter sur les traits de comportement d’Holden à titre purement psychologique), la narration – bien que triste et intime à bien des égards – est simple : l’Attrape Cœur nous raconte l’âge incertain et difficile qu’est l’adolescence ainsi que l’histoire d’un gamin, un peu paumé, qui part petit à petit à la dérive. C’est peut-être classique mais c’est parfaitement amené. Le protagoniste principal est bien travaillé et l’ensemble donne une impression de naufrage réussie. Pour le surplus, nous ne croyons en aucunement qu’il y ait de quelconque message caché qui commande de tuer John Lennon, Ronald Reagan ou encore une autre personnalité, connue ou pas. Mais plutôt que ces affabulations relèvent d’une sur-interprétation de l’œuvre qui au final, la détourne – comme dans bien d’autres livres – de son contenu originel.

Jaquette : 13/20

A notre humble avis, cette couverture joue trop sur le côté sacro-saint du livre. Pas de vraie page de couverture ni de résumé de l’intrigue à l’arrière. On est dans le minimaliste, comme si la réputation du bouquin se suffisait à elle-même.
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