MR Fishy Fi$h Sergeant-Major
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| Sujet: Le Petit Sauvage - Alexandre Jardin - Réalisme [14] Ven 14 Mai - 10:50 | |
| Alexandre Jardin – Le Petit Sauvage « Peter Pan »
Sortie: 1992 Editeur: Gallimard
Style: 16/20Une écriture relativement facile et agréable qui n’empêche pas de nous plonger dans le soleil et les vagues d’une jeunesse résolument ensoleillée, surtout dans les premières dizaines de pages où l’environnement nous apparaît dans une chaleur ronflante. Baigné à la fois par des événements inutilement crus et par des rappels du passé de notre héros, le Petit Sauvage, on se trouve face à un mécanisme progressif permettant ce retour à l’âge enfantin. Par après, un effet tout à fait original de mise en page et de forme du texte s’opère mais il faut bien admettre que la suite de l’histoire constitue une véritable dichotomie, peut-être voulue par l’auteur, qui laisse perplexe. Que ce soit les péripéties sur l’île (rappelant étrangement les dilemmes de la souille dans Robinson Crusoë) ou les tentatives de drague au Canada, l’histoire semble quelque peu avoir perdu de sa saveur. Véritable rupture entre l’insouciance et la joie de vivre du début du récit, la fin de l’histoire semble, elle, volontairement sombre. Personnages: 14/20Ce qui est intéressant quand on lit ce livre, c’est qu’en aucune façon, le narrateur ne tente de nous imposer le point de vue du héros à savoir Alexandre Eiffel. Que ce soit dans ses décisions, parfois saugrenues, ou dans ses réflexions, parfois simplistes, il y a toujours une barrière invisible de sécurité entre lui et le lecteur, ce qui permet à ce dernier de prendre librement position sur le comportement du premier sans une quelconque contrainte, ce qui favorise inévitablement la réflexion philosophique. L’intérêt de la présence des autres protagonistes est du même ressort. Que ce soit son groupe d’amis (les Robinson) ou la jolie Manon, ils sont là pour confronter, à divers moments de la progression (qui semble être échelonnée) de ce fameux fantasme, le Petit Sauvage à la réalité, et à la dureté et la rudesse de cette dernière. Scénario: 14/20L’auteur du Zèbre nous offre un thème qui décidément lui tient particulièrement à cœur (déjà dans Les Coloriés) et qui est le retour à l’enfance. Au travers de l’histoire d’un quadragénaire blasé de la vie et qui souhaite retourner sur le lieu de sa petite enfance, il nous pose la question de savoir si ce retour est possible à l’âge adulte. Et surtout la problématique des conséquences et des implications de ce retour, opérant ainsi un authentique choc des cultures. Loin d’imposer une suprématie dans sa vision des choses, la réponse qu’il formule prête à l’interprétation personnelle et à la conclusion subjective. L’auteur, au travers de la pensée de son héros qui se persuade d’être revenu en enfance, avance l’hypothèse selon laquelle il faudrait vivre selon ses désirs et non selon ses contraintes, à la manière d’un enfant. Sans pour autant aboutir sur une conclusion dogmatique (on voit notamment les contraintes que cela implique quand les amis d’enfance se retrouvent et finalement se séparent), il nous brode la vie enfantine aussi bien avec ses avantages que ses inconvénients. Et en nous proposant une histoire principalement concentré en petites péripéties diverses, Alexandre Jardin multiplie les arguments « pour » et les arguments « contre ». Note Générale: 14/20Un roman agréable à lire qui peut se vanter, outre le fait de disposer d’une écriture aisément abordable, de jouir d’une mise en page particulière dans les dernières pages du roman, mise en page qui est à la fois originale et agréable à l’œil. Pour ce qui est du thème en lui-même, on retrouve Alexandre Jardin sur un thème qui semble lui tenir à cœur et qui est l’enfance. Et bien qu’il soit correctement abordé et qu’il incite à la réflexion philosophique, il faut bien reconnaître dans le scénario certains ventres mous et particulièrement une césure toute singulière à partir du moment où la mise en page devient originale. Sans renier le scénario et la progression narrative car même si elles restent basiques, elles n’en sont pas moins maîtrisées et parfaitement crédibles, on dirait que l’histoire en elle-même n’est qu’un simple support, une simple occasion pour encourager à la réflexion sur le thème de l’enfance et non une véritablement trame. Un bon livre donc mais sans plus. Jaquette: 13/20
Si ce n’est la symbolique véhiculée, l’illustration reste très bancale. | |
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