Disney Epic Mickey - Plateformes - Wii [11]

Disney Epic Mickey
" Oswald le lapin chanceux "

Sortie: Novembre 2010
Développeur: Junction Point
Editeur: Disney Interactive


Réalisation : 17/20

L’univers de Disneyworld, bien que volontairement sombre, est parfaitement retranscrit, assez dense et varié et le moteur graphique utilisé est tout ce qu’il y a de plus performant. Les différents protagonistes sont dessinées avec cette fameuse touche old-school résolument Disney et les pouvoirs du pinceau (dessiner, effacer) trouvent à s’appliquer sur bon nombre des éléments du décor.

Au niveau de la bande son, pas de fausse note non plus, on se retrouve avec des musiques classiques de l’univers Disney et d’autres plus caractéristiques des anciens dessins animés Mickey Mouse, parfois remixés avec un soupçon de noirceur, comme pour coller davantage avec le nouveau univers dans lequel doit évoluer notre souris préférée. Il y a là de quoi faire plaisir aux plus nostalgiques d’entre nous même si on regrette malheureusement que hormis la cinématique d’introduction, entièrement narrée en français, il n’y a pas plus de dialogues et que l’on soit un peu obligé de subir des borborygmes de la part de nos adjuvants.

Système de jeu : 15/20

Même si le gameplay semble s’inspirer de Mario Galaxy, visiblement le maître étalon en matière de jeux de plateformes, il n’en est que bien retranscrit à l’écran et on y trouve un bon plaisir de jeu. Le viseur servant à utiliser le pinceau magique, quant à lui, répond bien, malgré quand même quelques petits problèmes de lag. Le souci majeur du système de jeu, qu’il nous incombe de soulever, c’est que même avec une touche servant uniquement à recentrer la vue et un pad entièrement dédié à la gestion de la caméra, cette dernière puisse être encore mal gérée par l’ordinateur. Rien de repoussant à proprement parler mais sensiblement handicapant dans certaines phases de jeu, notamment lors de sauts, où il faut sans cesse réajuster la caméra pour ne pas perdre le fil de ses idées.

Durée de vie : 10/20

Selon les concepteurs, la durée de vie se situe approximativement entre les dix et vingt heures de jeu, ce qui est la norme en ce qui concerne la niche des jeux de plateformes. Cependant, et c’est un peu là que le plaisir de jeu s’en trouve effroyablement amoindri, il faut comprendre dans cette spécification technique toutes les nombreuses phases d’ « énigmes ». Comprenons par là, toutes les recherches et mises en place de mécanismes où il faut rechercher informations et objets pour, par la suite, accéder aux tableaux ultérieurs. Concrètement, cela se traduit par, une fois arrivé sur un lieu déterminé, le constat que, par exemple, un manège ne fonctionne pas et que sans lui le joueur ne peut passer au prochain niveau ; de la sorte, il faut alors rechercher deux télévisions pour remettre l’électricité, trois rouages pour rafistoler l’attraction et une clé à molette pour bricoler le tout.

Si ce genre de « quêtes » se retrouve à priori disséminées dans bon nombre de jeux équivalents (on y échappe d’ailleurs pas dans Mario et compagnie), ici, dans Epic Mickey, on en a sur le dos à chaque nouveau tableau, à chaque nouveau décor. On arrive dans un chantier, ah, la grue qui est nécessaire pour accéder à la suite de l’aventure ne fonctionne plus et il faut relancer toute l’électricité pour la faire fonctionner, on arrive dans un mini-village, ah, le pont-levis ne s’abaisse pas, il faut impérativement trouver la personne qui peut le faire et qui bien sûr, demande un service en échange… et ainsi de suite, presque jusqu’à l’infini. Difficile de ne pas y voir qu’une simple succession de mini-missions en tout genre, une simple astuce pour gonfler artificiellement la durée de vie et, surtout, de ne pas trouver ça lassant à la longue.

Scénario : 13/20

L’idée de nous plonger dans le monde élaboré par Walt Disney est déjà géniale en somme, alors que dire de l’idée de nous faire découvrir l’envers de ce décor enchanteur en nous proposant un conte où l’on côtoiera non les héros les plus célèbres de ce fantastique univers mais bien les personnages oubliés qui sont, pour une raison ou une autre, passés à la trappe. Une histoire où l’on reviendra sur les origines de Mickey Mouse et surtout sur celles de Oswald, le premier personnage créé par l’illustre Walt et qui n’a jamais eu l’aura de son successeur, la facétieuse souris au short rouge.

Et c’est cette relation particulière, à la fois de jalousie, d’envie mais aussi de compassion et de tristesse, entre ces deux héros qui se place au cœur de l’aventure. Relation qui s’écarte un peu des sentiers battus communément proposés par Disney. Elle nous apparaît donc beaucoup plus sombre mais aussi beaucoup plus personnelle que celles qu’on a l’habitude de voir de la part du studio. Car le soft est également une réflexion générale sur tous ces personnages créés prioritairement pour satisfaire le public mais que ce dernier oublie, abandonne.

Toutefois, et selon nous, cette idée de départ et l’atmosphère qui accompagne cette réflexion n’est que sous-exploitée. Il y a une carence flagrante en cut-scenes, en cinématiques, en explications et en récits autour de ces personnages. On est bien trop souvent à accomplir des missions sans queue ni tête, diablement répétitives et qui nous éloignent de notre projection dans ce monde, dans ses personnages pourtant attachants. Le personnage de Mickey, ou d’Oswald, passe d’ailleurs un peu au second plan. Et même l’utilisation de vieux dessins animés de Walt Disney, pourtant une très bonne idée à la base, est mal exploitée car trop anecdotique.  

Note Générale : 11/20

Epic Mickey est le type de jeu qui, sur le papier, a tout pour plaire. Un gameplay sympathique, même si sonnant sous-Mario Galaxy, qui se révèle, si on peut mettre entre parenthèses les quelques soucis de caméras, assez efficace. Une réalisation à la pointe de technologie sur Wii, avec une musique envoûtante et sans fausse note. Un synopsis alléchant, véritablement original et proposant une histoire qui a tout pour envoûter, même le réfractaire à l’univers de la souris la plus connue du monde cinématographique.

Nonobstant, il semble que, malgré toutes ces qualités, les studios Disney sont un peu passés à côté de leur objectif, c’est-à-dire de sortir un bon jeu de plateformes. Car réaliser de la bonne  plateforme, on le souligne rarement mais c’est avant tout un art et ce que l’on peut retirer de franchises mythiques de ce genre, comme Mario ou Sonic, c’est qu’y jouer procure avant tout une sensation indescriptible de fun. Ce que Epic Mickey ne peut malheureusement offrir, englué jusqu’au cou dans une succession inutile de mini-missions et quêtes barbantes en tout genre. Et qui, en outre, se permet de casser la narration et de ne pas forcément mettre en valeur l’idée de base, celle de nous proposer un voyage dans le monde peu connu des personnages et des dessins animés du tout début de la longue et prolifique carrière de Walt Disney. C’est d’autant dommage qu’il y avait réellement là la possibilité de sortir un grand jeu, voire même un très grand jeu.

Jaquette : 17/20

Mickey en gros plan avec le pinceau traçant une ligne d’encre dans laquelle on peut retrouver le premier dessin animé dans lequel apparaît le héros du jeu, à savoir Willie Steamboot. Si la taillade d’encre opérée au-dessus de la tête de Mickey ne fait pas très élégant, ce qu’elle contient suffit pour mettre en avant le côté classiquement rétro de l’aventure.