Dragon Ball Evolution - Action [05]

Dragon Ball Evolution
"Dragon quoi?"

Sortie: Avril 2009
Réalisateur: James Wong


Réalisation: 07/20

Le problème majeur de la réalisation est que l'action est souvent trop rapide pour être comprise et que la succession frénétique de scènettes, parfois à peine reliées entre elles, ne fait rien pour arranger les choses. Côté effets spéciaux, on peut regretter que ceux-ci soient tout juste moyens (on citera à cet effet le Shenron peu reluisant), que nombre d'éléments ne soient pas parfaitement exploités et que les effets de lumière ne soient pas réellement convaincants. Ce même mot s'applique également aux combats dont les chorégraphies ne sont pas à proprement parler ratées mais souffrent d'un manque de crédibilité. Les pouvoirs des héros souffrent aussi de ce manque. On regrette également que les musiques originales ne fassent pas partie de l'affaire et qu'en règle générale, l'univers de Toriyama n'ait pas plus été respecté.

Jeu scènique: 04/10

Le rôle principal, tenu par Goku, est loin d'être convaincant. Loin du baka hilarant et insouciant de l'animé, on se retrouve avec un double de Shia Laboeuf mixé à un Peter Parker, c'est-à-dire un adolescent, sans doute puceau, qui est la tête de Turc de sa classe de fac' (sic) et qui est bien peu charismatique. On se demande un peu où est l'expert en arts martiaux.

Quant aux autres personnages, on se retrouve avec une Chichi, fashion-girl organisant des teufs géantes alors qu'elle est en fait expert en wushu (sic aussi) et avec une Bulma, plus femme fatale style Lara Croft que fille tête en l'air et insouciante. Tortue Géniale (qui n'est pas un vieux pervers baveux) et Yamsha (qui n'est pas un idiot timide) sont eux aux antipodes de leurs rôles dans le shonen. Les rôles plus secondaires (la sbire de Piccolo et ce dernier aussi) semblent tout droit sortis d'un épisode de Power Rangers.

Et pour ce qui est de la bakattitude et du style propres au manga de Toriyama, on ne les retrouve quasiment pas dans le film. L'humour (foireux) tombe presque toujours à plat, les personnages, tout comme les dialogues, manquent de saveur et que dire des love-stories qui se mettent en place directement après la rencontre des protagonistes (Chichi et Bulma mettent exactement trois secondes à tomber respectivement amoureuses de Goku et de Yamsha)?

Scénario: 05/10

Sans pour autant tomber dans le subjectivisme, le scénario qu'a sorti James Wong du manga-référence de Toriyama est un véritable torchon. James nous sort là un soap pour adolescents prépubères qui n'a strictement rien avoir avec l'œuvre originale.  Dans cette histoire insipide, les problèmes apparaissent au fur et à mesure de la progression narrative et sont résolus aussi subitement ; s'enchaînent alors coïncidences trop flagrantes (Tortue Géniale est trouvé en même temps qu'une dragonball), facilités de narration, fautes de goût et immenses invraisemblances (pourquoi Ooozaru sert-il Piccolo?). De plus, les rebondissements sont trop convenus et se succèdent beaucoup trop rapidement pour que les néophytes puissent y comprendre quelque chose (d'ailleurs mêmes les adeptes de DB tout court ont du mal à suivre).

Note Générale: 05/20

La transposition de l'univers, quasiment mythique de Akira Toriyama, dans un XXIème siècle d'adolescent n'est sans doute pas une des meilleures des transpositions de l'histoire du cinéma, loin s'en faut. On se retrouve avec un scénario convenu de film pour enfants avec un super-héros classique en vedette. A la limite, s'il ne s'agissait qu'un simple film sans prétention, on aurait plus laisser passer quelques incohérences mais ici, face à un concept qui prétend transposer Dragon Ball dans un film, on est en possession de nombres d'outils pour juger et critiquer ce produit puisqu'on dispose d'un système de référence extrêmement pointilleux. Et cette comparaison avec ce système de référence est loin, très loin, d'être flatteuse.

Jaquette: 12/20

Goku en gros plan. Loin d'être mémorable