Batman The Dark Knight - Action [16]

Batman: The Dark Knight
"Badman"

Sortie: Juillet 2008
Réalisateur: Christopher Nolan


Réalisation: 18/20

Clairement un des points forts du film, Christopher Nolan n'a pas lésiné sur les moyens pour rendre crédible à souhait son Chevalier Noir.  Noir comme l'atmosphère résolument voulue et qui présente de troublantes ressemblances avec la période "post-11 septembre". Atmosphère qui permet, entre autres, de retranscrire au mieux la lutte entre la pègre et Bruce Wayne (toujours au top en matière d'armement high-tech). Avec une mise en scène sombre et maitrisée, le film multiplie les scènes de cascades et d'effets-spéciaux sans pour autant sombrer dans la surenchère comme c'est souvent le cas dans les films américains. Du bon boulot.

Jeu scénique: 16/20

Le rôle-phare du film est évidement le Joker, incarné par un Heath Ledger en pleine forme et soutenu par des thèmes très stridents et angoissants, accentuant encore plus la personnalité torturée du bonhomme. Profondément enraciné dans son rôle, il nous présente un Joker schizophrène, instable et machiavélique à souhait qui fait forte impression. Mais sans pour autant supplanter celui incarné par Jack Nicholson. En effet, si ce dernier reflétait une image maléfique, il n'en restait pas moins attachant (la scène du musée d'art étant plaisante à souhait). Ici, Heath Ledger s'enlise dans une chaîne de violence terriblement malsaine alors qu'elle aurait pu largement être évitée. On dirait vraiment que les scénaristes ont cru qu'atmosphère sombre devait rimer avec violence gratuite. Ce qui est dommage car la prestation de Ledger est telle qu'elle se suffisait à elle-même.

Pour le reste, comme dit plus haut, le rôle phare est et reste le Joker et il ne laisse que peu de places aux autres protagonistes. La prestation de Batman, très humain (très violent aussi), passe au second plan, voire au troisième. Tout comme les prestations très sobres mais efficaces de Morgan Freeman ou d'Alfred, incarné par un Michael Caine flegmatique à souhait. On ne met finalement l'accent que sur le directeur de la police (Gary Oldman), rôle peu intéressant car pas assez profond, et sur Harvey Dent, le nouveau procureur de Gotham City, sorte d'antipode de Batman mais exploité efficacement que vers la fin du film. On notera l'apparition d'Antonio Banderas en criminel.

Scénario: 15/20

Beaucoup de mystères et d'attente autours du script de ce Batman pour finalement pas grand chose. Certes, Batman s'éloigne des sentiers balisés et trop peu crédibles du blockbuster yankee pour nous donner une histoire déroutante où celui qui meurt ou celui qui survit n'est pas forcément celui auquel on s'attend, où ce qui devrait se passer ne se passe pas nécessairement mais au final, on a l'impression que le réalisateur, à force de se convaincre lui-même de réaliser un classique, multiplie les impairs. Premièrement, le scénario est bien trop long et dans les derniers moments, il laisse inéluctablement place à l'ennui. Beaucoup de scènes inutiles sont à supprimer. Ensuite, il ne présente finalement qu'une histoire banale où Batman, dans son rôle de justicier, aide dans un premier temps la police à mettre sous les barreaux les gens de la pègre, puis dans un deuxième, un bandit plus puissant et plus doué que les autres tout en essayant de concilier ses passions amoureuses. Cela reste très honnête mais pas de quoi en faire toute une montagne. Enfin, troisièmement et contrairement au premier épisode, l'accent est moins mis sur la personnalité des personnages et leur psychologie propre, le Dark Knight se voulant plus "action" que Batman begins...

Note Générale: 16/20

Moins bon que Batman begins (peut-être plus rythmé), le deuxième opus du justicier chauve-souris n'en reste pas moins un bon film. Il nous fait plonger dans un Gotham City encore plus sombre et violent que celui de son prédécesseur (le public visé ici étant en partie de jeunes adultes... heureusement...) et nous sort un excellent "ennemi public numéro 1" en la personne du Joker. De plus, il constitue un excellent "action movie". Si on peut faire fi d'une violence parfois un peu inutile et de quelques longueurs scénaristiques (les deux gros gros défauts du films à proprement parler), nul doute qu'on passera un bon moment. Cependant, avec l'importante cristallisation qu'en ont fait de nombreux fans face à ce qu'ils attendent comme le Messie, il risque d'y avoir un chouïa de déception une fois le film visionné. A fortiori, s'ils s'attendent à un classique...

Jaquette: 18/20

Une magnifique affiche où Batman se tient seul face à un immeuble brûlé à son nom...