Dragon Quest 09 - RPG - DS [09]

Dragon Quest IX
"Dragon Quest Joker II"

Sortie: Juillet 2010
Développeur: Level-5
Editeur: Square-Enix


Réalisation : 17/20

Graphiquement, le jeu reprend les grandes lignes de son prédécesseur, DQ VIII, et on peut dire qu’en prenant en compte les capacités limités de la DS, c’est plutôt un très bon point d’y voir du cell-shading aussi réussi. En outre, contrairement aux épisodes (re)sortis jusque là sur la nomade de Nintendo, les combats ne sont plus statiques, les personnages sont directement présents à l’écran (les changements de physique et d’équipement sont directement visibles à l’écran), leurs attaques sont mises en scène par de belles animations et le rendu est agréable à l’œil. Côté musique, pas non plus de véritable fausse note mais pas non plus un thème qui sorte de l’ordinaire et qui retienne l’attention du joueur. Reste une BO sympathique qui se laisse écouter.

Système de jeu : 16/20

Bien qu’un peu vieillot, le système classique du tour par tour s’applique d’une belle manière au soft présent. Marque de fabrique de la série DraQue depuis ses débuts, il inclut toutefois quelques nouveautés, comme le bonus multiplicateur de combos augmentant au gré des attaques des membres du groupe, et le coup de grâce qui survient généralement dans une situation désespérée. Hormis ces petits ajouts, le gameplay conserve tous les caractéristiques qui ont fait la gloire de la série : les jobs, les compétences ou encore l’alchimie, et c’est sans retenue aucune que l’on peut déclarer que le boulot a été bien fait et que l’accomplir sur une console comme la Nintendo DS est d’autant plus exceptionnel. Cependant, il conviendra de souligner que l’ajout du multijoueur n’ajoute pas grand chose et qu’il n’est là que pour rappeler l’image conviviale des consoles Nintendo.

Durée de vie : 12/20

Alors, oui, d’accord, je vois déjà venir une horde de fanatiques nous demandant pourquoi la durée de vie s’arrête seulement à cette note pour nous précisant qu’il y en quand même pour plus de quarante heures de jeu. Or, il faudrait rétorquer à ces personnes qu’il faut encore avoir l’envie d’aller jusque là. Sincèrement, et on y reviendra dans le point suivant, le scénario ne soutient en aucunement le gameplay et le joueur se retrouve vite frustré de devoir accomplir, encore et encore, les mini-quêtes qui nous sont soumises tout au long de l’aventure. Difficile de voir le bout du jeu tout en restant captivé ou même un peu intéressé.

Scénario : 07/20

Car on a véritablement l’impression de se retrouver dans un scénario basique de MMORPG, c’est-à-dire que pendant plus ou moins les trois premières heures, les scripteurs se sont débrouillés pour pondre un plot de départ intéressant qui met en scène les protagonistes et l’univers créé (d’ailleurs, le concept de monde des anges et de déchéance du héros sont plutôt bien trouvés) et puis, tout d’un coup, paf, y a plus rien, plus d’histoire, plus de narration, à nous de nous débrouiller.

Enfin, quand je dis qu’il n’y a plus de narration, j’exagère un peu. Mais à peine. On se retrouve à accomplir quêtes sur quêtes pour retrouver les fruits perdus de l’arbre d’Yggdrasil. Autant il était possible de soutenir ces missions par un scénario global qui propose des rebondissements, autant ici, on dirait que les scénaristes étaient en grève et on se retrouve affublé de micro-histoires totalement indépendantes les unes des autres. On a véritablement l’impression de se retrouver dans un DQ Monsters Joker, c’est-à-dire un jeu sans histoire mais avec une multitude de collectes. Sauf que là, on ne parle pas de collectes mais bien de quêtes. Et ce ne sont pas les protagonistes qui viennent rehausser le script puisque le héros est une fois de plus muet (comme à la grande habitude de DQ) et ses adjuvants ne sont que des mercenaires que l’on crée de toutes pièces et qui n’interviennent pas du tout dans l’histoire.

En fait, il ne fait aucun doute quant au fait que les développeurs ont totalement zappé ce point qu’est le scénario et qui est une condition sine qua none de qualité dans un soft, a fortiori dans un jeu de rôle. Ou peut-être ont-ils pensés que ne pas en développer ne serait pas préjudiciable au public visé par leur jeu, qui est (il faut bien le dire) constitué de très jeunes joueurs ou de vieux joueurs nostalgiques et par conséquent partiaux.

Note Générale : 09/20

Premier épisode réellement inédit sur Nintendo DS (les précédents n’étant que des portages NES/SNES), DQ IX avait réellement tous les atouts pour briller au firmament. Il lui suffisait de transposer bon gré mal gré la qualité graphique et le dynamisme des combats de l’épisode précédent. Ce qu’il a fait. Mais sans prendre en compte le principal défaut de ce dernier : le scénario. Parce que s’il y a bien un point où DraQue peine à s’imposer, c’est bien là. Alors quelle déception de voir que sur ce dixième épisode, aucun effort n’a été fait. On taxait déjà l’histoire du VIII d’enfantine, ici, le trait a été grossi davantage de sorte qu’on a l’impression que le titre se destine avant tout aux gosses de moins de 10 ans. Et tant qu’on parle de l’épisode précédent, il faut quand même garder à l’esprit qu’il proposait quand même une narration (même si naïve) avec rebondissements. Dans ce soft, on a juste une succession de mini-quêtes en tout genre comme base narrative. Mouais.

Après, il n’est pas difficile de comprendre que le scénario n’ait jamais été une priorité chez les réalisateurs de Dragon Quest et que les épisodes mythiques sortis sur la Super Nintendo tirent leurs qualités ailleurs. Mais quand bien même, on dirait que la série, surtout sur ce point, peine à évoluer et à se trouver un second souffle. Autant son plus grand rival, Final Fantasy, n’a jamais rencontré ce problème et a commencé à travailler davantage ses personnages et son script très tôt (depuis 1991 et l’épisode IV) pour éviter de stagner et de lasser ses joueurs, autant ici, on a bien du mal à voir autre chose que le status quo.

D’accord, la série Dragon Quest est principalement connue pour pondre des RPGs façon old school et cela se traduit par un système de combat résolument tourné vers le tour par tour traditionnel et par des traits particuliers présents dans tous les opus (comme les Slimes et la plupart du bestiaire par exemple). A vrai dire, ces caractéristiques intrinsèques ne nous posent aucun type de problème dans le sens où finalement, chaque série, que ce soit de jeu de rôle ou pas, a ses mécanismes et ses particularités. Ce qui pose plus problème, c’est de savoir que sous le couvert du « old school », on puisse justifier pareille indigence au niveau de l’histoire. A la limite, on se croirait revenu à l’ère de la première trilogie Final Fantasy où il suffisait de récolter une demi-douzaine de cristaux pour aller ensuite affronter le boss final. Alors qu’on est en 2010. Même par rapport à ses aînés (on citera, entre autres le sixième épisode de la saga), le scénario de ce nouveau DQ ne tient pas la route.

Difficile de la sorte d’adhérer pleinement au soft, et c’est d’autant dommage parce qu’il dispose quand même de bonnes qualités. Toutefois, on ne le dira jamais assez mais si un jeu vidéo ne donne pas vraiment envie au joueur de continuer, de persévérer, qu’importe les autres qualités dont le soft dispose, le contrat n’est pas accompli et le jeu n’est pas réussi.

Jaquette : 09/20

Un peu pareille aux autres jaquettes d’épisodes de la série, et toujours dessinée par le crayon de Akira Toriyama. Je ne vais pas affirmer que le coup de pinceau du réalisateur de Dragon Ball est limité mais sincèrement, on a l’impression, à chaque nouvelle jaquette, chaque nouveau artwork, de retrouver des ersatz des personnages de sa célèbre saga. Tiens, on dirait Trunks mais avec la boucle d’oreille de C-17, tiens on dirait Gotenks mais avec les cheveux bleus, tiens on dirait Bulma mais avec d’autres vêtements, tiens on dirait Tapion avec… ah ben, non, c’est clairement Tapion. Un peu d’originalité que diable.