Mass Effect 03 - TPS - 360/PC/PS3 [13]

Mass Effect 3
"La fin dont vous êtes le héros"

Sortie : Mars 2012
Développeur : Bio Ware
Editeur : Electronic A


Réalisation : 13/20

Si la direction artistique de cet épisode de la saga Mass Effect est des plus sympathiques, il faut bien admettre que le moteur graphique commence un peu à accuser le poids des années. Si la patte technique de l'épisode deux de la saga galactique de Bioware commençait déjà à battre un peu de l'aile, ici, pour la der de Shepard, il faut admettre que ce dernier n'a pas bénéficié du meilleur moteur graphique de l'époque. La qualité des graphismes est souvent inégale, le framerate est des plus moyens et le freezing s'incruste malheureusement dans certains passages. Alors, certes, tout n'est pas dramatique (loin s'en faut) et au vu du character design inspiré et des environnements immenses rencontrés, les défauts susdits ne sont pas rebutants mais, sincèrement, pour une franchise de la sorte, on aurait aimé qu'un soin plus poussé soit apporté. Et puis, la lenteur des temps de chargement...

Système de jeu : 14/20

L'épisode 3 de Mass Effect offre un gameplay de TPS bien rôdé, fort similaire au deuxième opus (si ce n'est que les menus passent ici dans une couleur bleu franchement discutable) qui était déjà bien réussi dans sa globalité. Si l'accent est beaucoup plus mis sur le combat, ce n'est pas pour déplaire tant, d'une part, les options typiques RPG sont réduites à peu de chagrin (même s'il faut toutefois noter l'ajout de la possibilité d'améliorer les armes, option bien pensée) et, d'autre part, les affrontements restent vachement grisants. Par contre, impossible de ne pas être déçu par les modifications apportées aux options de dialogue où les conséquences des actes posés influent finalement très peu sur le déroulement de l'action.

Durée de vie : 16/20

La quête principale de cet opus, à l'instar de ses petits frères, doit avoisiner la vingtaine d'heures, ce qui est quand même appréciable pour un TPS. Par ailleurs, la trentaine d'heures peut être atteinte si l'on désire attaquer la dernière mission avec le maximum de ressources militaires possibles. Au contraire de l'opus deux, ces quêtes annexes s'avèrent beaucoup plus intéressantes que précédemment et il va sans dire que, dans cette optique de sauvetage de fin du monde, le joueur s'acquittera plus facilement de ces missions secondaires. Par ailleurs, les options de jeu en ligne (même si elles sont loin d'être extraordinaires) étoffent davantage une durée de vie au-dessus des standards du genre.

Scénario : 12/20

La prédiction annoncée depuis le premier épisode se réalise enfin : les Moissonneurs passent à l'action. Dans une introduction apocalyptique, une ambiance de fin du monde est vite posée et on sent qu'il y a de la pression derrière chacune des actions de Shepard. Malgré une troupe d'adjuvants fort ennuyeuse (Garrus mis à part, on dirait qu'on a pris les héros les moins charismatiques avec soi dans cette aventure, ce qui contraste fortement avec les fortes têtes du second opus pour lesquelles on s'est véritablement pris d'affection), il faut reconnaître à cette fin de trilogie une atmosphère toute particulière. Toutefois, le soufflet retombe malheureusement très vite et le cheminement se mue en une succession de quêtes en tout genre pour réunir les races de la galaxie contre les Moissonneurs, à l'instar de ce que l'on avait fait dans le deuxième épisode pour se constituer un équipage hors du commun.

Même si certains caméos d'anciens compagnons donnent parfois des pincements au cœur, l'essai n'est pas transformé. La progression de notre Shepard est lisse, convenue et si la mission finale est un modèle du genre, le script est mal négocié (l'utilisation de Cerberus, et de ses ninjas, dont le rôle dans cette histoire est incompréhensible) et les conclusions sur les Moissonneurs laissent un goût de trop peu en bouche. Et que dire de cette conclusion, qui se termine en fait sur un triple choix laissé au choix du joueur ? On dirait vraiment que les développeurs n'ont, primo, pas eu le courage d'assumer leurs idées jusqu'au bout et, deuxio, pas pris le temps de développer les fins qu'ils proposaient. Et pour une trilogie au cours de laquelle le joueur a été amené d'effectuer au bas mot une centaine de choix, dont certains cruciaux, rien n'est plus dérangeant que de comprendre, en fin de compte, qu'aucun n'a eu d'influence sur la fin de la saga.

Note Générale : 13/20

Que l'on soit bien clair, Mass Effect 3 n'est pas un mauvais jeu. S'il est évident que l'aspect RPG du soft n'atteindra jamais les standards Elder Scrolls et consorts, pas plus que les composants de TPS ne permettront au bébé de Bioware de se tailler une part du gâteau dans la niche constituée par les Gears of War ou autres Uncharted, il faut souligner, et au gros feutre noir, la qualité toute particulière apportée à l'univers de Mass Effect, clairement sa plus grande qualité et sa meilleure carte de visite auprès tant du grand public que des aficionados de space opera. 

Hate it or love it, difficile de nier que rarement, l'univers d'un jeu vidéo aura été aussi immersif. La narration plonge le gamer au cœur d'une histoire accrocheuse et aux rebondissements nombreux. On vit véritablement dans cette atmosphère apocalyptique aux commandes de son propre Shepard, dernier rempart contre l'invasion et la domination des Moissonneurs, à se demander comment les développeurs vont bien pouvoir terminer de manière brillante pareille trilogie. Alors, quelle déception de constater, une fois arrivé sur la Citadelle pour mettre fin à la guerre contre les Moissonneurs, que c'est au joueur, comme dans un mauvais livre "dont vous êtes le héros", de choisir sa propre fin. Et surtout de voir qu'aucune des fins proposées n'a fait l'objet d'un soin plus particulier qu'une pauvre cinématique presque similaire de deux minutes top chrono pour en expliquer les conséquences. Pour un tel univers, pour une telle histoire, avec de tels enjeux, il y avait moyen de faire beaucoup, beaucoup mieux...

Jaquette : 17/20

Le commandant Shepard (homme ou femme selon la jaquette choisie) devant la planète Terre mise à feu et à sang par les Moissonneurs. Même si ça sonne quand même américain, c'est très graphique et hautement impressionnant. J'aime beaucoup.