Mass Effect 02 - TPS - 360/PC/PS3 [15]

Mass Effect 2
"Beyond the Milky Way"

Sortie: Janvier 2010
Développeur: Bioware
Editeur: Electronic Arts

Réalisation : 15/20

Graphiquement, le jeu est dans le haut du panier, les protagonistes (et cela même malgré les nombreuses voire infinies possibilités de personnalisation notamment du héros, Shepard) sont bien retranscrits et les décors sont agréablement variés. Si on fait fi de certains « couloirs » un peu trop présents, il faut bien dire que le soft offre des fresques plutôt variées et agréables à l’œil. La musique est, elle, agréable et à défaut d’être exceptionnelle, elle accompagne décemment la narration et a le mérite d’être soutenue par une VF correcte (si on excepte un doubleur sous acide dans la colonie d’Horizon), ce qui est assez rare pour être souligné. Les seuls véritables défauts se rapprochent plus à la technique : pour tout dire, clipping et lagging frustrants ainsi qu’aliasing prononcé seront malheureusement vos compagnons de bord. Et s’il est possible de s’y accommoder, tant ils ne sont pas omniprésents, il n’empêche que ce sont des couacs qui viennent amoindrir (ne fusse qu’un chouia) l’expérience de jeu. Et si on peut encore pardonner la fainéantise des développeurs à corriger ces légers défauts avant la sortie du soft sur Xbox 360, la version PS3, dans les bacs quasiment une année après, n’a absolument aucune excuse et pourtant, elle se paye le luxe d’être truffée des mêmes défauts.

Système de jeu : 15/20

Peut-être pas aussi réussi que d’autres productions de tir à la troisième personne, Mass Effect offre toutefois un gameplay de TPS tout à fait honorable, avec un système de couverture à la GeoW, une roue des pouvoirs (peut-être pas aussi complète que dans le premier opus mais qui permet de tirer parti – sans doute pas de la manière la plus optimale qui soit cela-dit – des spécificités des membres du commando qui nous accompagne) et des compétences qui se débloquent au fur et à mesure de la progression du héros, Shepard. Pour le reste, le système de jeu est bien rôdé, les options de combat sont assez nombreuses et nul doute qu’on y prend du plaisir… pour un third person shooter. Parce qu’à ce stade-ci, ce n’est pas en évoquant les diverses lignes d’évolution (drastiquement amoindries par rapport au premier opus) qu’on pourra vraiment parler de RPG tant elles restent basiques et plus proches d’un beat em’all ou d’un simple TPS que d’un pur jeu de rôle. D’ailleurs, le système de combat, même si grisant, se résume à trois options consécutives : avancer, se planquer, tirer et ainsi de suite…

En fait, cette composante « jouer votre rôle » se retrouve plus dans les nombreuses options de dialogue dérivant du scénario (et des dialogues à la qualité d’écriture élevée) malléable presque à merci. Au final, même s’il faut bien admettre que le soft lorgne beaucoup plus du côté des TPS que des RPG. Ce qui n’est pas nécessairement une critique en ce sens que si l’action est omniprésente, elle est bien temporisée par des éléments rôlistes (même si assez dilués) permettant d’éviter tant bien que mal de virer dans le bourrinage, ce qui n’est pas – il faut l’admettre – un mince compromis à effectuer.

Durée de vie : 16/20

Sensiblement plus longue que celle du premier volet, la quête principale doit avoisiner la bonne vingtaine d'heures. Elle n’est peut-être pas extrêmement variée puisqu’elle alterne finalement entre missions de recrutement et/ou de loyauté et quêtes véritablement principales (en ce sens qu’elles font avancer la narration) mais il faut quand même admettre que la progression est néanmoins bien rythmée et que, malgré quelques baisses de régime, le plaisir de jeu reste intact. On peut étendre artificiellement cette durée de vie à plus de 35 heures si on souhaite s’acquitter de toutes les escarmouches annexes (même si elles ne sont pas toutes passionnantes malheureusement), récupérer toutes les armes et améliorations ou encore monter les stats de son commando au maximum. La rejouabilité est par ailleurs assez élevée vu les nombreux choix possibles à faire au cours de notre périple, ce qui est évidemment fort appréciable.

Scénario : 15/20

Autant le dire de prime abord, quand on repense au scénario de Mass Effect premier du nom, riche en rebondissements et en choix dramatiques, on se dit quand même que sa suite est loin de tenir toutes les promesses. Et pour cause, si vous pensez que l’épisode II va reprendre là où s’est arrêté le précédent, vous vous trompez. Certes, le prologue où l’on assiste, impuissant, à la destruction du Normandy fait la transition entre les deux opus mais au-delà… le constat est tout autre. Et c’est un brin désabusé qu’on va se retrouver, tout au long de l’aventure, à poursuivre des Récolteurs, sorte de servants des Moissonneurs, à l’instar des Geths dans un ersatz de script ressemblant à celui de ME1. Et obligation de repasser un recrutement de troupes assez massif qui va occuper, si on prend en compte les diverses options offertes (enrôlement, mission de loyauté et quêtes totalement annexes), la majeure partie de notre temps de jeu. Alors, bien sûr, si vers la fin, la narration s’emballe un peu et que l’on se retrouve à enfin tâter du Moissonneur (à ce titre, la dernière mission est tout bonnement incroyable et les choix effectués jusqu'à présent y trouvent véritablement leur sens), on aurait quand bien même voulu agir ainsi plus tôt et se retrouver dans un scénario plus riche et plus soutenu que de s’encombrer d’une kyrielle de quêtes en tout genre.

Mais en fait, les points forts de Mass Effect semblent résider ailleurs et plus particulièrement dans les choix à options qui sont proposés à Shepard tout au long de l’aventure. Et qui viennent directement influencer le déroulement des événements, proposant ainsi à chaque joueur une expérience de jeu totalement différente. Et surtout, comment oublier cette qualité d’immersion proposée ? Qualité que l’on peut retrouver au travers des diverses missions nous en apprenant toujours un peu plus sur la Voie Lactée ou en regardant le fantastique codex, sans doute un des plus complets de cette génération de console.

Note Générale : 15/20

Si la tournure plus orienté action que prend le deuxième opus de la saga de Bioware (un point qui avait été critiqué par de nombreux aficionados de la série) ne nous apparaît pas vraiment dérangeante en ce sens que ME1 lorgnait déjà beaucoup du côté du TPS, nous avons toutefois été un peu déçu en jouant à ce Mass Effect. Pas parce que le système de jeu sonne moins RPG… non, sur ce point-là, il nous apparaît même plus dynamique que jamais. Pas non plus sur la qualité des dialogues qui sont est règle générale de bonne composition. Et encore moins sur la longévité de la galette… En réalité, le principal défaut de cet épisode, c’est un peu son scénario.

Autant après avoir fini Mass Effect premier du nom – et son combat final dantesque – on est clairement en droit d’espérer que son successeur commence comme finissait son aîné, c’est-à-dire sur les chapeaux de roue et surtout sur les routes des dangereux Moissonneurs. Mais finalement, il n’en est rien. Sans vouloir spoiler sur la suite des événements, on dirait que les scénaristes ont voulu reporter cet affrontement dans le troisième opus. Alors que reste t-il dans celui-ci si ce n’est une kyrielle de quêtes destinés à se former un commando ? Pour qui ? Pourquoi ? Pour récupérer des humains qui auraient été kidnappés par des servants des Moissonneurs…

Sans pour autant offrir un scénario médiocre (c’est quand même loin d’être le cas), on dirait vraiment que Mass Effect 2 sert en fait plus de transition entre le premier opus et celui à venir qui, lui, à toutes les chances d’offrir un contenu à la mesure des ambitions de la célèbre saga. Ceci étant dit, ce n’est pas pour autant qu’il faut bouder notre plaisir, loin s’en faut. Si le scénario n’est peut-être pas à la hauteur du premier, la qualité de l’aventure proposée (en termes de personnages, de dialogues et d’ambiance) est bonne, voire très bonne. Et même si on était en droit d’espérer plus de rebondissements et de péripéties à la bande de Shepard, il n’en reste pas moins que ce véritable space opera interactif est, dans le créneau si particulier qui est le sien, véritablement jouissif.

Jaquette : 14/20

Le héros et quelques de ses adjuvants juste derrière. Sympathique mais beaucoup moins marquante que celle du premier épisode.

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