Killer Is Dead - BEA - 360/PS3 [08]

Killer Is Dead
"Gigolo is Dead"

Sortie: Août 2013
Développeur : Grasshopper Manufacture
Editeur : Deep Silver


Réalisation : 15/20

La patte graphique à la Sin City version coloriée donne un rendu vraiment sympathique. Les personnages sont agréablement grimés dans ce style si particulier. Les effets de lumière et d'ombre ont été également bien gérés de sorte que l’ensemble est agréable, et ce même si on est loin des standards de la PS3 en matière de réalisation. A vrai dire, malgré quelques soucis de textures, il faut bien admettre qu’un charisme assez inhabituel pour les productions HD se dégage des créations de Killer Is Dead. Sur le point de vue de la pure technique, l’ensemble tient la route. Malgré des combats assez dynamiques, l'animation reste fluide et les nombreux coups spéciaux ne gênent pas vraiment la lisibilité de l'action.

Reste cependant des problèmes de level design assez récurrents dans ce type de beat’em all et notamment ci et là des décors trop souvent vides. Côté bande sonore, rien de mauvais goût mais on est quand même en présence de musiques pas toujours mémorables et de bruitage pas plus fouillés. Ceci étant, l'ensemble ne souffre pas de véritable faiblesse et le parti artistique (même si évidemment, comme expliqué précédemment les capacités du monolithe de Sony sont loin d'être utilisées à 100 %) tient la route.

Système de jeu : 14/20

Pas vraiment de critique particulière à faire sur le système de combat qui agréable à prendre en main. Les possibilités de customisation sont nombreuses, la jauge de Sang (petite jauge rouge qui se remplit lorsque des blessures sont infligées à vos adversaires et qui diminue lors qu’on utilise des techniques spéciales) oblige les joueurs à utiliser leurs pouvoirs de manière économe à défaut de stratégie et les combos sont assez intuitifs. Pour le surplus, on reste dans le classique des productions Suda 51. Ainsi, Mondo se bat avec un sabre de combat mais peut également utiliser son bras gauche bionique de diverses manières : fusil, foreuse et autres. En outre, un bouton permet de parer ou même d'esquiver les coups adverses. Avec un bon timing, c’est l'occasion d'infliger un coup spécial à votre adversaire, à l’instar de jeux comme Bayonetta. Malheureusement, si notre assassin se prend facilement en main, c’est sans folie aucune. L’ensemble s’avère finalement bien classique et reste quand même un peu lourdé par des caméras foireuses, quelques bugs de collision et un manque de diversité du côté des ennemis et des situations.

Durée de vie : 10/20

Le principal reproche que l'on peut faire à la plupart des productions de Suda 51, c'est qu'elles sont terriblement courtes. Celle-ci ne déroge malheureusement pas à la règle. Et pour cause, on dirait que les développeurs ont réellement imaginé un jeu « borne arcade » tant les missions s'enchaînent pour le simple « plaisir » de titiller les meilleurs scores possibles.

Hormis cette préoccupation, il faut admettre que la rejouabilité reste limitée. En effet, nul besoin d’être un fin critique pour constater que les missions se ressemblent souvent et que le chemin pour en abattre le boss (présent à la fin de chaque acte) est redondant. De la sorte, sur la douzaine de quêtes proposées, seule une poignée dispose d'une véritable replay value, les autres étant soit trop plan-plan, soit terminées en à peine quelques minutes (les missions souvenirs de Mondo essentiellement). Ce sentiment de répétitivité se retrouve également dans le bestiaire, peu fouillé et au comportement répétitif. On a l'impression de faire des combats génériques et ce n'est pas ce qui donne envie de recommencer, et de recommencer (vu les points de certains bonus tellement stratosphériques qu’ils nécessitent parfois des heures de missions non-stop) les mêmes séquences de combat. En fait, seuls les boss de fin de niveau offrent une expérience variée. Hormis cela, c’est un peu court quand même. Et ne parlons même pas des défis annexes, comme les Belles de Mondo, qui filtrent entre le mauvais goût et le kitch le plus total. Véritables supplices par les gamers, ils n’en sont pas moins le reflet de la panne sèche des développeurs lors de la conception de ce soft.

Scénario : 07/20

Je tue des personnes sur lesquels on a mis des contrats. Voilà comment pourrait se résumer la vie de Mondo Zappa, le héros du jeu et, plus globalement, les huit heures de jeu que l'on va passer sur Killer is Dead. Alors, certes, le protagoniste principal respire la classe à l'état pur mais sincèrement, comment rendre le soft passionnant quand tout ce que l'on a sur lui, c'est une pincée de scènes abstraites sur son enfance, expédiée dans deux, trois missions d'une dizaine de minutes en tout ? En jouant à cet opus de Suda 51, on a l'impression de faire une banale quête annexe « Chasseur de créatures » que l'on pourrait trouver dans un banal RPG. Alors, oui, certes, en jouant à un beat'em'all, on ne demande pas à disposer d'un background à la Xenosaga mais quand même, il faudrait à un moment que l'auteur arrête de compter sur ses fervents adorateurs pour trouver de la symbolique à un script sans fond et commence une fois pour toute à écrire des histoires pour soutenir un tant soi peu sa trame narrative.

Note Générale : 08/20

A chaque nouvelle annonce estampillée Suda 51, ou presque, deux sentiments se succèdent dans l’esprit du joueur. Le premier, c'est sans conteste la satisfaction, le plaisir de participer à de nouvelles expériences vidéoludiques. Le second, qui se dévoile à fur et à mesure des heures de jeu passées sur  ledit soft, c'est la déception. Le déplaisir d’avoir cru qu'on allait réellement assister à quelque chose de nouveau. Parce qu’au final, il n'en est rien. Tout ce qu'on a, c'est un banal beat'em'all à la gloire du scoring. Pas vraiment de durée de vie conséquente, faible durée des missions qui s'enchaînent inlassablement et scénario peu/pas fouillé. On a vraiment l’impression à la rédaction que dans le chef des développeurs, le plaisir de jeu était sensé se trouver en recommençant une bonne demi-douzaine de fois pour débloquer les onéreux bonus disponibles ou titiller les meilleurs scores… Reste toutefois quelques beautés de pixel à charmer et à déshabiller pour l’originalité du soft. Même l’otaku de base préférera se rabattre sur un hentai.

Jaquette : 16/20

Le style graphique si particulier donne à cette jaquette un ton expressionniste assez marquant. Le charisme de Mondo explose vraiment de sa classe cette boîte de jeu..