Phoenix Wright - Ace Attorney - Réflexion - DS [17]

Phoenix Wright - Ace Attorney
"Objection !!!"

Sortie: Mars 2006
Développeur: Capcom
Editeur: Capcom


Réalisation: 11/20

Ici, on n'y droit à la 3D ni même à de la 2D mais à une succession d'images tout droit issues de mangas. Et si le trait reste sympathique et que les personnages et les lieux (même si peu étendus) sont hauts en couleur, on sent que cela reste un peu décevant, cela même malgré les mimiques souvent comiques des protagonistes. A défaut de pouvoir bénéficier d'un cell-shading, des cut-scenes en images de synthèse auraient parfaitement convenues. La musique, bien que juste polyphonique, est mémorable. On pensera notamment à "Announce the Truth", "Suspense" ou encore "Pursuit-Cornered".

Système de jeu: 16/20

Si dans vos enquêtes préliminaires vous êtes amené bien trop souvent à subir d'incessants discours, il n'en faudra pas moins les retenir, en dégager le sens et les contradictions, ceux-ci vous aidant à appréhender et à comprendre mieux l'enquête, vous permettant ainsi de faire valoir vos arguments devant le juge et ainsi innocenter votre client malchanceux. Mieux, au fil et à mesure de vos affaires, vous acquerrez de nouveaux items, comme par exemple le nécessaire à empreintes digitales ou l'inspection scientifique des preuves, qui vont permettront de pousser l'investigation encore plus loin. Dommage que ces ustensiles ne soient disponibles que dans la dernière enquête.

Quant aux phases de tribunal proprement dites, elles consistent en de nombreuses possibilités: interroger le témoin, objecter ses propos, lui demander d'approfondir voire de lui présenter une pièce à conviction démontant ses propos. Nécessitant une écoute et une compréhension religieuse des personnes, réticentes à vous aider, qui vont débouler à la barre, le but de Phoenix Wright, en d'autres termes le vôtre, consiste à débusquer les contradictions et à les faire éclater au grand jour. En criant généralement à pleins poumons un 'Objection' viril, le micro de la DS étant prévu pour cela.

Mais attention, il ne faudra utiliser cette possibilité qu'à bon escient sinon l'avocat de l'accusation se fera un plaisir de vous briser verbalement. Et oui, pour objecter, il faut au moins élaborer une thèse qui tiendra la route et qui vous permettra de justifier vos attaques. Celle-ci pouvant être à tout moment remise en question par vos opposants ou bien par le témoin lui-même qui refera une déposition. A vous, une fois de plus, de débusquer les passages obscurs et à faire éclater la vérité.

Durée de vie: 14/20

Si votre première affaire ne vous prendra qu'une petite demi-heure, celle-ci permettant au jeune Phoenix de se familiariser avec les commandes, n'espérez pas finir les 4 suivantes (dont une exclusive) de la même manière. Le soft cache un peu plus d'une dizaine d'heures de jeu et même si parfois les phases d'enquête vous semblent rébarbatives, le procès qui en suivra n'en sera que plus jouissif et constituera bien souvent une carotte d'âne imparable. Cependant, les points noirs sont une faible rejouabilité des aventures une fois finies et un petit manque d'affaires. Deux, trois supplémentaires auraient diablement rajouté de la durée de vie.

Scénario: 17/20

Si le périple initiatique du jeune Phoenix Wright est intéressant, il ne prend que tout son sens par l'enchevêtrement des histoires des gens qui l'entourent et qui emmènent notre jeune avocat dans une succession d'affaires toutes reliées les unes entre elles. C'est avec ce scénario extrêmement bien ficelé que vous serez porté tout au long de l'aventure, celui-ci dosant efficacement moments de sérieux et de détente pour ne laisser aucun temps-mort.

Mais plus que cela, ce sont les affaires en elles-mêmes qui constituent le génie de ce titre. Savamment sibyllines et complexes à souhait, elles n'en restent pas moins cohérentes de A à Z. Et même si au premier jour de votre plaidoirie, vous vous dites qu'il impossible que votre client soit autre chose que coupable tant les éléments du dossier ou les témoignages l'accusent, faites attention car dans un génial rapport de causes à effets et d'interdépendance des éléments brillamment mis en scène, vous allez vous rendre compte bien vite que la vérité est rarement aussi simple que celle qu'on voudrait vous faire croire. A vous de démêler ces toiles d'araignée que constitueront vos affaires grâce aux éléments mis à votre disposition. Et puis l'humour propre à la série est à la fois cynique et hilarant et est tout ce qu'il y a de plus jouissif.

Note Générale: 17/20

Si les fines bouches peuvent avancer que les graphismes sont loin d'être convaincants et que la linéarité du titre est quelque peu contraignante, il ne pourront faire fi de l'originalité du titre qui nous propose un gameplay novateur et un scénario aux petits oignons qui éveillera les capacités de déduction de n'importe quel joueur. Oui, vous l'avez compris, Phoenix Wright est le précurseur, le modèle d'une série de jeux qui ne risque pas de sitôt de s'arrêter. L'originalité et l'inventivité sont deux facteurs qui peuvent créer un mythe. Capcom l'a compris.

Jaquette: 17/20

Phoenix classe. Son logo le doigt levé. Objection! Beaucoup de charisme.