The Sky Crawlers: Innocent Aces - SEU - Wii [14]

The Sky Crawlers – Innocent Aces
« Buck Danny au pays du Soleil Levant »

Sortie : Février 2010
Développeur : Project Aces
Editeur : Xseed Games


Réalisation : 15/20

Des avions, en nombre convaincant, bien modelés (même si on évite pas l’aliasing), qui évoluent dans des cieux bien retranscrits aux effets de luminosité gérés avec qualité. Cependant, on s’abstiendra de regarder de trop près les décors, principalement ceux au sol, car il apparaissent fort pixellisés quand ils ne sont pas totalement ratés comme les rivières et les cours d’eau, et notamment celui qui borde les gorges que l’on est amené à frôler en rase-mottes dans la mission de photographie aérienne. Les cinématiques sont en style manga et même si elles sont assez brutes et qu’il est parfois difficile pour le néophyte de distinguer les différents protagonistes, elles égayent agréablement l’histoire. Dommage toutefois qu’il faille subir les voix anglaises au lieu des japonaises.

Système de jeu : 17/20

Etant développé sur Wii, The Sky Crawlers se devait, implicitement, de proposer un combo Wiimote/Nunchuk. C’est le cas. Et même si ce dernier manque toutefois de précision, on se retrouve avec des commandes qui tentent, avec un certain brio, de retranscrire la sensation typique du manche à balai. Cependant, les fanatiques du joystick ne sont laissés pour compte et ce système plus classique mais parfois plus pratique, est également proposé. Au niveau de l’évolution des zincs dans les cieux, il faut avouer que les sensations sont au rendez-vous avec, en plus, un plaisir de liberté (relatif) assez agréable. Certains aficionados pourront s’hérisser des raccourcis servant à réaliser des figures de haute voltige ou à coiffer, avec des résultats divers selon l’efficacité de la chasse, les autres coucous, mais il faut bien avouer qu’ils ne rendent les dogfights que plus épiques. On s'éloigne un peu ici de la simulation pour un côté arcade bien plus sympathique.

Durée de vie : 10/20

Même si le jeu est rythmé et dynamique comme il faut, les 17 missions proposées ne tiendront pas bien longtemps même face à un joueur lambda. Et si certaines sont riches à la fois en rebondissements (par le fait que, par exemple, les ordres de mission sont mis à jour plusieurs fois en cours d’escarmouche) et en intensité (avec des chasses parfois épiques aux chorégraphies aériennes des plus spectaculaires), les plus longues ne durent rarement qu'une douzaine de minutes, et cela même dans le mode de difficulté le plus haut. Une autre dizaine de missions auraient peut-être aidé à renforcer la longévité du titre. A défaut, on se contentera d’une rejouabilité élevée et de quelques récompenses (avions, médailles, statistiques) décernées si on accomplit des objectifs parfois corsés.

Scénario : 11/20

Mais peut-être ce problème de durée de vie vient tout simplement de l’histoire en elle-même. Car si le jeu est basé sur le film d’animation de Mamoru Oshii, ce dernier ne constitue qu’un simple fil rouge, alors qu’on en attendait beaucoup mieux, et surtout beaucoup plus. Certes, le background est sympathique mais avec, en tout et pour tout, une vingtaine de minutes de cinématiques, on reste un peu sur sa faim. Surtout que les dialogues sont loin d’être nombreux. Un bon paquet de jeux vidéo, avec pour base des protagonistes inintéressants, parvient pourtant à sortir un scénario correct en tentant de mettre ces derniers en évidence et d’ainsi de les sublimer. Ici, c’est tout le contraire, on a des héros charismatiques et, malheureusement (et on ne sait finalement pourquoi), on ne met en place aucun script pour les porter, ce qui est davantage dommageable. A ce titre, le protagoniste principal, Cheetah, est complètement mis en retrait et quasiment absent de toutes les cinématiques.

Et on ne pourrait pas dire que les scénaristes n’avaient rien à se mettre sous la dent puisque justement, ils avaient un bon film d’animation pour base et que des rares extraits qu’on en voit dans le soft, on ne peut que rester sur le constat qu’on manque quelque chose de vraiment intéressant. Grosse déception sur ce point particulier vu qu’il y avait de quoi faire.

Note Générale : 14/20

Il est vrai que les jeux de combats aériens sont suffisamment rares sur la ludothèque de la console de salon de Nintendo pour que l’opus de Xseed Games puisse, sans trop de problème s’y tailler une place de choix, surtout que la concurrence oscille entre simulation pure trop technique et partygames peu crédibles. Evidemment, et on l’a suffisamment répété, le film de Mamoru Oshii est bien trop peu exploité et cela se ressent fortement sur le scénario et sur la durée de vie, tout deux trop légers. Et pourtant, avec une licence de la sorte, il y avait de quoi faire… et en tout cas, il y avait de quoi doubler la longévité du titre. Rien que rajouter quelques cinématiques, parfois même, issues directement du film d’Oshii, et une pincée de missions (ou tout simplement revoir la durée de certaines d’entre elles) permettait sans aucun doute d’augmenter la note générale du jeu. Parce qu’en terme de jouabilité et de plaisir de jeu, il n’y a pas de défaut majeur. Et sans aucun doute que les passionnés de vieux zincs, de combats agressifs, de voltige aérienne, voire même ceux qui ont grandi sur les aventures de Buck Danny et de Tanguy et Laverdure, trouveront dans le gameplay, à la fois accessible et complet, une satisfaction quasi-totale.

Jaquette : 15/20

En style manga, le maestro qui part au casse-pipe, ça donne bien.