50 Cent - Get Rich or die tryin
"All eyez on me"
Sortie: Février 2003
Label: Shady Aftermath RecordsVoix/flow: 13/20
S'il est clair que Fif' n'est pas un monstre dans ce domaine, il faut reconnaître que sa voix grave (9 balles dans le corps dont une dans la trachée oblige) colle bien à l'atmosphère résolument gangsta de l'opus. A défaut d'être réellement impressionnant, il use d'un flow assez laid-back qui colle assez bien aux super-productions de tonton Dre. Et si à certains moments, il tente d'accélérer le rythme (
Life's on the line) ou de se poser au-dessus des acolytes de son crew, le G-Unit (
Blood Hound), il est rapidement rabroué par Eminem qui lui donne une véritable leçon sur
Patiently Waiting. Notons au passage le joli refrain du crooner Nate Dogg sur
21 Questions ou le couplet de Lloyd Banks sur
Don't Push Me, sans doute un des meilleurs de sa carrière...
Lyrics: 12/20
Cet album a pour intention d'alimenter les fantasmes gangsta du public sous toutes ses formes: 50 est dangereux, 50 est classe, 50 est un mac', 50 est un lover. Il fournit notamment le côté voyou de son album par le très misogyne
PIMP ou par des sons comme
High All Time où il ne manque pas de nous narrer, parfois très maladroitement, son passé de dealer, ou comme
Whattup Gangsta où le côté gangsta rappeur de Curtis Jackson est fortement mis en avant. Il n'en n'oublie pas de montrer au public une image de dragueur en lâchant le
21 Questions et aussi une image de petit clasheur en taillant son ennemi juré aka Ja Rule sur
BackDown. Que ses talents d'écriture soient médiocres, sauf peut-être sur le très bon
Many Men, le gorille rusé n'en a cure, chacun de ses sons est destiné à alimenter polémique et publicité.
Instrus: 18/20
Comment aborder une chronique de GRODT sans mentionner le mondialement connu
In Da Club, définition quasiment parfaite du banger commercial? Niveau instrus, l'album démarre comme un véritable boulet de canon en lâchant tuerie sur tuerie; outre la grosse bombe
In Da Club, on retrouve les lourds beats de
If I Can't ou de
Heat, tout deux produits par le génial Docteur qui lâchera peut-être par là ses meilleurs productions. On retrouve en outre Rockwilder, Sha Money XL ou encore Eminem derrière les manettes pour balancer des beats suivant un seul mot d'ordre: banger. On sent les basses vibrer.
Note Générale: 16/20
Evidemment GRODT sent l'album commercial à plein nez mais au delà de cette vision manichéenne, il faut y voir l'avènement d'un nouveau style de rap, un style de rap (préfiguré par le classique
2001 de Dre justement) qui se base plus sur les instrumentals que sur les propos délivrés par le mcee lui-même, et surtout l'avènement d'un nouveau rappeur, 50 Cent, qui était jusque là inconnu du grand public. Véritable raz-de-marée médiatique, il a su par son album imposer son nom et aussi son crew, divisant le monde du rap en deux catégories bien distinctes: les groupies et les haterz. Par ailleurs, Get Rich Or die tryin est considéré pour certains comme un album classique contemporain, reste à savoir si l'avenir leur donnera raison. Ceci dit, depuis la sortie de GRODT, le gorille et ses pectoraux sur-développés, fort de 11 millions de copies vendues, restent intouchables.
Jaquette: 15/20
Elle met bien en évidence le côté gangsta-rap de l'album, le torse développé, la balle d'un 9mm essayant de le tuer. Le nom de l'album rend clair les ambitions du bonhomme.